Un récent rapport de l’UNICEF a révélé que le Japon est le pays où les enfants sont les mieux lotis en matière de santé et bien moins obèses que la moyenne. Ces résultats sont dus aux déjeuners scolaires proposés dans les écoles du pays.
Le premier pays développé présentant les meilleurs résultats en matière de nutrition
Selon un rapport de l’UNICEF, dans le monde, un tiers des enfants âgés de moins de 5 ans ne grandit pas correctement en raison de retards de croissance, d’émaciation (sous-poids extrême) ou encore de surpoids. Pays développé, le Japon parvient à sortir du lot et à atteindre la première place du classement des pays qui offrent la meilleure alimentation possible aux enfants. Il présente les meilleurs résultats en matière de nutrition et de santé infantile. Ainsi, les taux d’obésité, d’enfants en sous-poids, mais également de mortalité, sont bas.
Au Japon, le taux d’obésité est le plus bas parmi 41 pays développés de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), avec un pourcentage de 14,42 % d’enfants âgés de 5 à 19 ans en surpoids ou obèses, contre 30,09 % en France. Mais, comment le Japon parvient-il à garantir une aussi bonne santé à ses enfants ?
Le déjeuner scolaire : la meilleure solution pour garantir une bonne alimentation aux enfants ?
Dès leur plus jeune âge, les écoliers sont sensibilisés à une alimentation saine et équilibrée. Les déjeuners scolaires sont donc la meilleure solution pour veiller à une bonne nutrition. Le menu des déjeuners scolaires est d’ailleurs « décidé par des nutritionnistes« , explique à l’AFP Mitsuhiko Hara, pédiatre et professeur à l’université Tokyo Kasei Gakuin. Ils « sont servis dans toutes les écoles primaires et dans la majorité des collèges à travers le Japon », poursuit-il. Chaque déjeuner est conçu et calculé pour comporter 600 à 700 kilocalories, proportionnées de manière équilibrée entre les viandes, les légumes et les glucides.
Ainsi, selon Mayumi Ueda, responsable du ministère de l’Éducation, « le déjeuner scolaire est étudié pour apporter les éléments nutritionnels qui tendent à manquer dans les repas consommés à la maison. Je pense qu’il contribue à l’équilibre alimentaire nécessaire aux enfants. » Les repas proposés aux écoliers à Gunma, région du centre du Japon, en sont un bon exemple : riz avec poisson grillé, épinards, germes de soja, soupe miso au porc, lait et pruneaux. Le déjeuner scolaire est devenu obligatoire et toute nourriture venant de l’extérieur est interdite. Parfois payant, il reste tout de même relativement subventionné.
Une question d’éducation
Le Japon souhaite éduquer ses enfants avec le bien manger. Mitsuhiko Hara explique d’ailleurs qu’une « annonce audio quotidienne (est) diffusée à l’école pour expliquer les éléments nutritifs contenus dans le déjeuner du jour et (que) c’est une bonne manière d’éduquer les enfants. Le gouvernement étudie chaque année la nutrition et les habitudes alimentaires et utilise les résultats de ces enquêtes pour adapter les déjeuners scolaires. »
Aujourd’hui, dans les écoles, diverses activités sont mises en place. Par exemple, les écoliers doivent utiliser des images d’aliments aimantées afin de les placer dans différentes colonnes sur un tableau blanc. Une manière ludique pour apprendre la différence entre glucides et protéines. « La loi dispose que le déjeuner scolaire doit être une partir intégrante de l’éducation. Il ne s’agit pas seulement de se nourrir : les enfants apprennent aussi à servir les aliments et à débarrasser eux-mêmes la table », explique Mayumi Ueda. Ils sont donc sensibilisés dès le plus jeune âge.
Garantir une bonne santé aux écoliers
L’attention portée sur une bonne alimentation a avant tout pour objectif de garantir une bonne santé aux écoliers et aux Japonais. « De nombreux Japonais étant attentifs à leur santé, ils s’efforcent de manger de manière variée. On nous apprend à manger les produits de saison, ce qui contribue aussi à une bonne santé. Le Japon est un des rares pays qui prêtent une telle attention aux aliments évoquant chaque saison », explique Mayumi Mara. Par ailleurs, les contrôles médicaux sont fréquents. Les enfants bénéficient de consultations depuis leur école.
Un modèle que la France devrait suivre ?
Un récent rapport du ministère de la Solidarité et de la Santé a montré que 18,2 % des jeunes Français en classe de troisième sont en surpoids et 5,2 % d’entre eux sont obèses. Ainsi, devrions-nous adopter le modèle japonais des déjeuners scolaires ? Laurent Chevalier, médecin nutriotionniste, explique qu’au « Japon, il y a très certainement eu une prise de conscience de l’importance de l’alimentation, qui est notre carburant, et qui doit être de qualité. Il y a une certaine rigueur, dont l’usage de produits traditionnels. C’est quelque chose de positif, mais il ne faut pas forcément s’en inspirer. » L’alimentation industrielle serait donc la cause première de l’obésité. Une alimentation qui a été privilégiée par de nombreux Français, en raison de son faible coût.
Selon le nutritionniste, « les pouvoirs publics doivent davantage taxer les produits néfastes pour la santé, afin de subventionner une agriculture de qualité qui va permettre à des gens qui n’ont pas forcément beaucoup d’argent d’accéder à de bons produits à des sommes modiques. C’est une politique volontariste. » Le modèle japonais n’est donc pas forcément le seul exemple à suivre pour apprendre à bien se nourrir. Il faudrait simplement revenir à une alimentation plus traditionnelle et équilibrée afin de veiller à une meilleure santé à l’échelle mondiale.
Par Cécile Breton, le
Source: Nouvel OBS
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