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Découvrez le jaglion : un animal hybride entre jaguar et lionne, né en captivité et qui trouble les experts

Portrait rapproché d’un jaglion, hybride rare issu du croisement entre un jaguar et un lion.
Le jaglion, un hybride fascinant entre jaguar et lion, photographié de face avec un regard intense – DailyGeekShow.com

Un animal mi-jaguar, mi-lionne ? Le jaglion existe, et il soulève autant de fascination que de controverses. Ce félin hybride, rare et méconnu, questionne notre rapport à la génétique, à la captivité… et à l’éthique.

Le jaglion est né en captivité d’un accouplement inattendu entre un jaguar et une lionne

En 2006, dans un sanctuaire canadien, un jaguar mâle et une lionne élevés ensemble depuis leur plus jeune âge se sont accouplés. À la surprise des responsables, la lionne a donné naissance à deux petits jaglions, appelés Tsunami et Jazhara.

Ce croisement, qui n’avait pas été recherché, constitue un cas d’hybridation extrêmement rare entre deux espèces aux aires géographiques distinctes.

À la naissance, les deux petits affichaient un pelage unique : Tsunami, doré aux rosettes sombres comme un jaguar ; Jazhara, noire avec des taches plus diffuses. Leur morphologie mêlait la puissance du jaguar à la tête fine de la lionne.

Ces hybrides pourraient être fertiles, mais leur existence soulève de nombreuses critiques

Contrairement à d’autres hybrides comme le mulet, les jaglions ne sont pas forcément stériles. Des rumeurs suggèrent que Jazhara aurait donné naissance à un petit avec un léopard noir, un croisement surnommé “jagleopon”. Aucune source officielle ne confirme ce cas, mais il ouvre la porte à une hybridation génétique complexe.

Cependant, de nombreux biologistes dénoncent les risques sanitaires et comportementaux liés à ce type de croisement. Les lions et les jaguars n’ont aucun contact dans la nature : leur accouplement est artificiel, provoqué par la captivité. Ce genre d’hybridation peut entraîner des malformations congénitales, des déséquilibres hormonaux, voire des troubles cognitifs.

Les jaglions ne peuvent pas vivre en milieu sauvage et dépendent entièrement de l’Homme

Parce qu’ils n’ont pas d’écosystème naturel, les jaglions ne peuvent pas être relâchés dans la nature. Ils ne possèdent ni les instincts, ni l’endurance, ni les codes sociaux d’une espèce sauvage. De plus, issus de deux continents différents, ils ne s’intègrent dans aucun habitat existant.

Ils vivent donc exclusivement en captivité, souvent dans des sanctuaires ou des parcs spécialisés. Leur survie dépend des soins humains constants, ce qui soulève une question essentielle : a-t-on le droit de créer un animal uniquement pour l’observer ?

Leur popularité sur les réseaux sociaux attire l’attention mais incite à la reproduction artificielle

Les photos et vidéos de Tsunami et Jazhara ont circulé massivement, attirant l’attention d’un public curieux. Leur apparence spectaculaire fascine, ce qui génère un fort intérêt médiatique. Mais cette visibilité peut inciter certains éleveurs ou zoos privés à reproduire ce type d’animal à des fins lucratives.

Ce phénomène médiatique relance un débat de fond : jusqu’où peut-on intervenir dans la génétique animale pour satisfaire notre curiosité ou notre besoin de spectaculaire ? Les jaglions, malgré leur beauté singulière, nous rappellent qu’un animal n’est pas un produit, et que la frontière entre science et dérive commerciale peut être mince.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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