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Découverte d’une vie inconnue dans une substance noire sur un bateau : ce qu’elle révèle interroge les chercheurs

Substance noire brillante et visqueuse sur une coque rouillée de bateau, recouverte de microbulles.
Cette matière noire visqueuse recouvre la coque d’un navire enfoui depuis des siècles – DailyGeekShow.com

Imaginez : vous grattez un peu de crasse sur un vieux gouvernail de bateau et vous tombez sur… une nouvelle forme de vie. Ce n’est pas le pitch d’un blockbuster hollywoodien, mais bien ce qui est arrivé à un technicien marin américain.

Cette étrange substance noire, digne d’un film de science-fiction, n’est pas une menace extraterrestre, mais peut-être un espoir terrestre. Une découverte qui bouleverse les chercheurs, entre biologie extrême, énergie renouvelable et surprise totale.

Une simple inspection révèle une forme de vie inédite sur un gouvernail

On dirait le début d’un film de science-fiction. Une substance noire et gluante repérée lors d’une inspection de routine sur un navire de recherche dans les Grands Lacs américains. Pourtant, la réalité est tout aussi fascinante. Doug Ricketts, technicien marin à l’Observatoire des Grands Lacs (Minnesota), nettoyait simplement le gouvernail du Blue Heron, un navire de recherche, quand il a prélevé un échantillon de cette matière noire qui ne ressemblait à rien de connu.

Ce qu’il n’avait pas encore compris, c’est qu’il venait de mettre la main sur un habitat microbien totalement inconnu, capable de produire du méthane, un gaz à fort potentiel énergétique. Autrement dit, une découverte accidentelle mais décisive.

La « ShipGoo001 » : une archive vivante venue des abysses… ou d’ailleurs ?

Par la suite, le chercheur Cody Sheik, de l’université du Minnesota à Duluth, a surnommé cette matière « ShipGoo001 ». À l’intérieur, il a identifié des archées inconnues, des micro-organismes qui vivent sans oxygène, dans des conditions stables et tièdes. Fait surprenant, le gouvernail était pourtant plongé dans les eaux oxygénées des Grands Lacs.

Alors, une question taraude les scientifiques : comment ces créatures anaérobies ont-elles pu s’y installer ? Pour l’instant, la réponse est encore floue. Toutefois, ce mystère stimule une foultitude de nouvelles hypothèses sur l’origine, la résilience et l’adaptabilité de la vie.

Une branche inconnue de la vie qui produit du méthane

Grâce à l’analyse génétique, les chercheurs ont pu reconstituer 20 génomes, dont plusieurs totalement inédits. Par exemple, l’un d’entre eux appartiendrait à un ordre d’archées jamais répertorié, tandis qu’un autre relèverait d’un nouveau genre bactérien. En conséquence, cette découverte bouleverse littéralement notre cartographie de l’arbre du vivant.

Mieux encore : cette ShipGoo001 serait capable de produire du méthane, un gaz aux applications énergétiques majeures. En d’autres termes, cette « glu noire » pourrait bien devenir une clef pour de futurs biocarburants.

Une leçon d’humilité : la science se cache parfois dans les angles morts

Ironie scientifique : Cody Sheik avait exploré des sources hydrothermales, des milieux extrêmes, mais jamais pensé à fouiller un simple gouvernail. Ainsi, cette trouvaille rappelle que la science n’est pas toujours là où on l’attend. En réalité, parfois, c’est dans la crasse d’un bateau qu’on rencontre une vie nouvelle.

En définitive, il s’agit d’une découverte à la frontière entre biologie, énergie et poésie scientifique, qui nous pousse à revoir nos certitudes. Peut-être qu’un jour, cette glu noire deviendra notre meilleur carburant… ou notre meilleur professeur de curiosité.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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