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Non content de polluer la Terre, l’Homme pollue également l’espace : voici la triste réalité des débris spatiaux

debris-spatiauxDes débris spatiaux via Shutterstock

L’espace est l’environnement de tous les dangers et nécessite, lors des missions humaines visant à l’explorer, une attention de tous les instants. Surtout en ce qui concerne les débris spatiaux situés en orbite terrestre, que l’Homme dissémine depuis plusieurs décennies et qui menacent désormais ses expéditions cosmologiques. SooCurious vous propose un état des lieux de ces déchets de l’espace.

Lors d’une mission dans l’espace, qu’elle soit habitée ou qu’il s’agisse d’un simple engin technologique, les ingénieurs doivent surveiller un paramètre important, crucial même : les débris spatiaux. Ceux-ci sont composés de deux types d’objets : des météorites issues de l’activité naturelle de l’Univers et qui orbitent autour du Soleil, et des débris humains, rejetés dans l’orbite terrestre à la suite de plusieurs décennies d’exploration spatiale depuis 1957 et l’envoi, par l’URSS, du premier satellite artificiel : Spoutnik 1.

 

Un modèle de Spoutnik :

En ce qui concerne les « débris orbitaux », c’est-à-dire les objets issus de l’activité humaine et situés en orbite terrestre, leur taille et leur forme sont extrêmement variées. On peut ainsi trouver, à plusieurs centaines de kilomètres de la Terre, des millions de débris d’un diamètre oscillant entre quelques millimètres et plusieurs dizaines de mètres.

Et si les débris les plus imposants peuvent causer d’incroyables dégâts matériaux, voire humains, les petits objets ne sont pas en reste. Car pour se trouver en orbite terrestre et ne pas plonger vers l’atmosphère de notre planète, ces déchets sont tenus d’atteindre une vitesse extrêmement élevée, maintenue par les très faibles frottements rencontrés dans l’espace. Dès lors, ils peuvent se déplacer jusqu’à 8 km/s, ce qui les rend potentiellement désastreux, voire mortels, même lorsqu’ils ne mesurent que quelques millimètres.

Débris-spatiaux-shutterstock Des débris spatiaux via Shutterstock

Au cours de l’histoire des missions spatiales, les déchets orbitaux ont déjà démontré toute leur dangerosité, comme en 1996. Cette année-là, les débris d’une fusée ayant explosé une décennie plus tôt percutaient le satellite français Cerise, provoquant l’arrachement d’un de ses bras. Et avec plus de 5000 engins expédiés dans l’espace depuis Spoutnik, dont la majorité ne sont jamais récupérés et finissent en orbite terrestre, le nombre de débris n’a cessé d’augmenter ces dernières décennies.

Dès lors, la quantité de ces objets est désormais gigantesque et la NASA estime par exemple qu’il existerait 500 000 débris de la taille d’une bille ou plus gros et des millions d’objets plus petits, de quelques millimètres de diamètre. Ces derniers sont d’ailleurs plus dangereux que leurs équivalents d’une taille supérieure, car il n’est pas possible de les répertorier, et donc d’anticiper leur trajectoire. C’est ce qu’a constaté Nicholas Johnson, le scientifique en chef de la NASA pour les débris spatiaux, qui estime que « le plus grand risque pour les missions spatiales provient de débris non traçables ».

Nicholas Johnson, au milieu :

Sachant qu’un débris orbital peut rester en place durant 25 ans et que leur nombre s’accroit de jour en jour, les organismes spatiaux ont rapidement pris la mesure du problème. Ils ont donc mis en place des programmes de surveillance et déployé des outils à cette fin, comme le satellite de la NASA, le LDEF (pour Long Duration Exposure Facility), qui a passé 68 mois dans l’espace pour examiner le flux de débris en orbite terrestre. Mais répertorier ces objets spatiaux, si cela permet de contourner le problème et d’éviter la majorité des collisions avec des engins humains, n’a rien d’une solution à long terme.

Tout de même, plusieurs propositions ont été faites pour « nettoyer » l’orbite terrestre de ses débris. Par exemple, l’idée a été émise de larguer, dans l’espace, d’immenses boules d’aérogel qui absorberaient les impacts avant de finalement précipiter les objets capturés vers l’atmosphère et qu’ils n’y soient détruits. Une autre solution avancée également consiste en un gigantesque filet déployé pour capturer les débris. Reste que ces propositions présentent beaucoup d’obstacles et qu’aucune ne s’est montrée suffisamment encourageante, pour l’instant, pour être réellement mise en place.

Débris-spatiaux-shutterstock-2 Des débris spatiaux via Shutterstock

Les débris orbitaux sont un réel danger pour l’exploration spatiale humaine, et nécessitent que la communauté scientifique internationale se penche réellement sur le problème. Sans cela, nul doute que les collisions pourraient se multiplier, faisant de l’orbite terrestre un lieu de moins en moins accessible. Si le cosmos vous intéresse, découvrez également 21 faits sur l’espace qui vous feront réaliser toute l’insignifiance de l’Homme.

Par Maxime Magnier, le

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