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Damnatio ad bestias : l’un des plus ignobles supplices romains

Il aurait fait des dizaines de milliers de victimes

Damnatio Ad Bestias
La Dernière Prière des martyrs chrétiens, par Jean-Léon Gérôme (1883) — © Walters Art Museum

Signifiant littéralement « condamnation aux bêtes », la « damnatio ad bestias » constituait sans doute l’une des plus sombres méthodes d’exécution pratiquées à travers l’Empire romain.

Spectacles macabres

On estime que des dizaines de milliers d’individus auraient été jetés aux bêtes pendant une période d’environ 400 ans. Si les lions et autres grands fauves importés des confins de l’Empire romain constituaient les bourreaux les plus fréquents, des éléphants et des reptiles prenaient également ponctuellement part à ces spectacles morbides.

Les descriptions les plus frappantes de ce supplice proviennent du Liber Spectaculorum, où le poète romain Martial évoque des morts de criminels minutieusement chorégraphiées afin de correspondre à celles des figures célèbres de la mythologie gréco-romaine.

Parmi elles, l’exécution d’un bandit nommé Laureolus, « rejouant » la mort de Prométhée, ayant dérobé le feu sacré de l’Olympe pour en faire don aux humains. Si, dans la version originale, le Titan grec était condamné à se faire dévorer le foie pour l’éternité par l’aigle du Caucase, la macabre mise en scène romaine impliquait un ours, ayant laissé Laureolus avec des « membres mutilés » et « dégoulinant de sang ».

Damnatio Ad Bestias
Mosaïque antique montrant deux condamnés ligotés, juchés sur des chariots et exposés aux bêtes — © Wikimedia Creative Commons

Martial décrit également le cas d’une femme reconnue coupable d’adultère, violée à mort par un bovin devant la foule en délire du Colisée. Ce, afin de recréer le mythe de Pasiphaé, ayant donné naissance au Minotaure, créature mi-homme mi-taureau.

Dissuader les citoyens romains de transgresser les lois

Selon les historiens, la damnatio ad bestias visait probablement à dissuader les citoyens de l’Empire de transgresser les lois romaines, et symbolisait également la protection que ce dernier leur fournissait contre les dangers du monde « sauvage », ou barbare.

Cette pratique a également aidé les autorités romaines à réprimer l’essor du christianisme, avec des convertis constituant une grande partie des condamnés.

Pour aller plus loin, découvrez la poena cullei : le châtiment le plus étrange jamais imaginé.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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