Aller au contenu principal

Un cycle menstruel long et irrégulier serait associé à un risque de mortalité prématurée

Selon l'étude, la mortalité précoce augmenterait jusqu'à 73 %

Avoir un cycle menstruel irrégulier et long pourrait être plus inquiétant que ce que l’on pensait jusqu’à présent. Une nouvelle étude a en effet démontré que ce serait lié à une mortalité prématurée. Si cette information semble inquiétante de prime abord, elle est pourtant très utile pour servir d’indicateur sur la santé des femmes.  

Un signe probablement associé à des déséquilibres hormonaux

Selon une nouvelle étude menée par une équipe de chercheurs sino-américaine de l’université de Harvard, les cycles menstruels irréguliers et longs à l’adolescence et à l’âge adulte sont associés à un risque accru de décès prématuré. Pour en arriver à cette conclusion, l’équipe a examiné les données de 79 505 femmes préménopausées en bonne santé issues du programme « The Nurse Health Study II ». Elles ont été suivies pendant 24 ans, période pendant laquelle près de 2 000 d’entre elles sont décédées. Divers paramètres comme l’âge, le poids, le mode de vie, les antécédents médicaux et la durée de leur cycle ont été pris en compte.

La recherche, qui a débuté en 1989, a ainsi démontré que les personnes qui ont des cycles menstruels irréguliers et longs sont plus susceptibles de mourir avant l’âge de 70 ans que celles qui ont des cycles plus courts et plus réguliers. Il est à savoir qu’en moyenne, le cycle menstruel dure 28 jours, mais il existe des variations considérables d’une femme à une autre. Ainsi, des cycles de 24 à 35 jours sont également considérés comme normaux, tant que c’est constant. Les cycles irréguliers et ceux de plus de 40 jours sont également courants, mais l’étude publiée dans la revue British Medical Journal les a associés à un risque plus élevé de maladies, notamment le cancer de l’ovaire, les maladies cardiaques, le diabète de type 2 et les problèmes de santé mentale.

Ces femmes étaient également plus susceptibles d’être en surpoids, d’avoir de l’hypertension artérielle, du cholestérol élevé et des poils indésirables. L’étude a également révélé que les femmes qui avaient des règles irrégulières entre 29 et 47 ans étaient à plus de 70 % plus susceptibles de mourir prématurément. Les taux de mortalité étaient également légèrement plus élevés chez les femmes qui fumaient et celles qui prenaient la pilule contraceptive à l’adolescence. Les experts ont expliqué que tous ces paramètres étaient probablement liés à des déséquilibres hormonaux. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une étude observationnelle, et les chercheurs ne peuvent donc pas établir les causes exactes de la corrélation. Ils ont également souligné certaines limites, notamment certains facteurs qui pourraient ne pas avoir été pris en compte.

— Ana Blazic Pavlovic / Shutterstock.com

Les règles irrégulières : un signe vital de la santé globale

Face à ces résultats, les chercheurs ont tenu à préciser que leur but n’était pas d’effrayer les femmes, mais de les sensibiliser – ainsi que les médecins –, de prendre en compte le cycle menstruel durant les évaluations de santé, a rapporté CNN. « Le point important illustré par cette étude est que la régularité menstruelle et la santé reproductive offrent une fenêtre sur la santé globale à long terme… Par conséquent, les jeunes femmes qui ont des règles irrégulières ont besoin d’une évaluation approfondie non seulement de leurs hormones et de leur métabolisme, mais aussi de leur style de vie afin d’être informées des mesures qu’elles peuvent prendre pour améliorer leur santé globale », a déclaré le professeur Adam Balen, porte-parole du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists.

Par ailleurs, ils ont également tenu à préciser que des cycles menstruels longs ou irréguliers n’étaient pas forcément associés à une mortalité précoce. « Cette étude ne signifie pas que toutes les femmes qui ont connu des cycles menstruels irréguliers devraient être concernées. Il y a beaucoup plus de recherches à faire dans ce domaine et de nombreux facteurs sont susceptibles d’entrer en jeu », a également expliqué Kim Jonas, physiologiste de la reproduction, dans un article qui commente l’étude. Il est également important de comprendre que les cycles irréguliers ou longs causent des problèmes de santé ; ce sont juste des signes qui reflètent une santé générale moins bonne que la normale.

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *