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Nageur limité, le plus grand crocodile du monde parcourt des distances remarquables… en surfant !

Ce comportement lui permet de couvrir des centaines de kilomètres en quelques semaines

— © Fabian Roudra Baroi / CC-BY

En étudiant le plus grand crocodile actuel, et accessoirement le plus grand reptile, des chercheurs ont découvert qu’il profitait des courants pour couvrir de grandes distances.

Percer les secrets du succès de Crocodylus porosus

Pouvant mesurer jusqu’à 6 mètres de long et dépasser la tonne, Crocodylus porosus est une créature définitivement imposante. Si ce géant moderne peut effectuer des pointes à près de 30 km/h lorsqu’il est immergé, il n’est pas connu pour être un « nageur de fond ». Intrigués par le fait que l’espèce ait colonisé de nombreuses îles du Pacifique Sud, des chercheurs ont mené en 2010 une expérience remarquable afin de percer ses secrets.

L’équipe a équipé 27 crocodiles marins adultes évoluant dans la rivière Kennedy (Australie) de sonars, et suivi leurs déplacements pendant une année. À l’issue de la période étudiée, elle disposait d’un vaste ensemble de données, révélatrices de la stratégie employée par C. porosus.

Il s’est avéré que ces reptiles attendaient les changements de marée pour démarrer leurs périples, ce qui leur permettait de « chevaucher le courant », et ainsi couvrir des distances importantes rapidement et sans s’épuiser. Lorsque la marée redescendait, ils se hissaient sur la rive la plus proche et attendaient « une nouvelle fenêtre propice » pour poursuivre leur route.

Les auteurs de l’étude, publiée dans le Journal of Animal Ecology, ont constaté que ces voyages, effectués par étapes de 10 kilomètres lorsque les conditions étaient favorables, dépassaient généralement la cinquantaine de kilomètres, et les menaient jusqu’à l’embouchure d’un fleuve, voire en pleine mer.

— © FFelxii / CC-BY

De véritables épopées

Le record a été établi par un mâle de près de 4 mètres qui, en profitant de puissants courants saisonniers, a parcouru 590 kilomètres en 25 jours. Sur la seconde marche du podium, un mâle plus imposant ayant couvert 411 kilomètres en seulement 20 jours, grâce aux courants marins du détroit de Torrès.

Selon Hamish Campbell, de l’université du Queensland, ce « comportement de surf » permettrait aux populations estuariennes et insulaires de se mélanger régulièrement, et contribuerait également à expliquer comment les crocodiliens ont franchi d’importantes « barrières océaniques » au cours de leur histoire.

« Le fait qu’ils puissent survivre des semaines sans manger ni boire implique la possibilité d’utiliser des courants de surface favorables pour se déplacer », conclut le chercheur.

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Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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