
La reconstruction virtuelle d’un crâne d’hominidé ancien déformé, découvert dans le centre de la Chine en 1990, a révélé un ensemble de caractéristiques uniques, contribuant à éclairer la chronologie de l’évolution humaine.
Le crâne de Yunxian 2 livre ses secrets
Vieux d’un million d’années, le crâne de Yunxian 2 avait initialement été attribué à un Homo erectus primitif. Basé sur des scans tomodensitométriques, le modèle numérique récemment créé indique qu’il était en fait plus étroitement lié à « l’Homme dragon », dont les restes avaient été mis au jour dans le nord-est du pays en 2021.
Parmi la combinaison unique de traits mis en évidence, un grand volume crânien, un os frontal bas et des orbites resserrées, typiques des représentants du clade Homo longi, comprenant les mystérieux Dénisoviens et ayant perduré plus d’un million d’années.
La comparaison étroite de Yunxian 2 à 57 crânes d’hominidés fossiles suggère que le clade néandertalien a été le premier à se séparer d’un ancêtre humain commun, il y a 1,38 million d’années. H. longi a suivi 180 000 ans plus tard, et Homo sapiens (dont les plus anciens témoignages confirmés remontent à 300 000 ans) il y a un peu plus d’un million d’années.

Diversification rapide
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science, il s’agit d’une période remarquablement courte d’un point de vue évolutif. Le développement rapide de traits morphologiques et physiologiques distinctifs chez les représentants de ces trois groupes s’expliquerait par « des populations réduites et relativement isolées, s’étant adaptées à des environnements différents ».
L’émergence nettement plus précoce que prévu des trois clades implique également qu’ils aient probablement été façonnés par de profonds bouleversements climatiques.
« Les archives indiquent deux périodes de froid intense il y a environ 1,1 million d’années et 900 000 ans », souligne le paléoanthropologue Chris Stringer, du Musée d’histoire naturelle de Londres. « De tels événements auraient potentiellement catalysé des changements évolutifs et comportementaux, et provoqué des extinctions. »
Plus tôt ce mois-ci, une étude avait révélé que les premiers humains n’étaient pas des « prédateurs ultimes ».
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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Catégories: Actualités, Histoire