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Covid-19 : cette étude menée sur des bus chinois conforte la thèse de la transmission aérienne

Certains passagers ont été contaminés alors qu’ils se trouvaient à bonne distance du patient zéro

Une étude a récemment révélé qu’une personne à bord d’un bus chinois avait transmis le virus à plus d’une vingtaine de passagers, ne se trouvant pas nécessairement dans son environnement immédiat. Explications.

Un cercle d’infections particulièrement étendu

Alors que les autorités sanitaires avaient initialement écarté la possibilité que le simple fait d’inspirer et d’expirer puisse entraîner la libération de micro-gouttelettes infectieuses dans l’air, les preuves remettant en question cette assertion se sont depuis accumulées. Publiés dans la revue JAMA Internal Medicine, ces travaux confirment la thèse de la transmission aérienne du coronavirus.

Les auteurs de l’étude ont suivi les passagers de deux bus chinois, ayant réalisé un trajet aller-retour d’1h40 en janvier dernier pour assister à un évènement bouddhiste dans la ville de Ningbo (dans l’est du pays), avant que les masques faciaux ne soient largement utilisés pour enrayer la propagation du virus. Les analyses réalisées leur ont permis de déterminer qu’une passagère âgée d’une soixantaine d’années, ayant vraisemblablement été en contact avec des habitants de la ville de Wuhan, où l’épidémie s’était déclarée fin 2019, avait contaminé 23 des 68 personnes présentes dans le bus.

Plus inquiétant encore, l’équipe a constaté qu’une partie des personnes infectées se trouvaient en dehors du périmètre de 1 à 2 mètres que les autorités et les experts considéraient jusqu’à présent comme la distance que les gouttelettes infectieuses étaient susceptibles de parcourir. Il s’est par ailleurs avéré que le malade ne présentait encore aucun symptôme de la maladie, comme la toux, lors du trajet. Selon eux, la recirculation de l’air à l’intérieur du bus a probablement contribué à la propagation du virus.

« Nos recherches suggèrent que, dans les environnements fermés avec recirculation de l’air, le SARS-CoV-2 constitue un agent pathogène hautement transmissible », écrivent notamment les auteurs de l’étude. « La découverte d’une potentielle transmission aérienne a d’importantes implications en matière de santé publique. »

« Il semble que le bus était mal ventilé avec de l’air chaud en recirculation »

Accompagnée d’un plan du car (voir tweet ci-dessus) montrant la position de chaque passager infecté, cette nouvelle étude vient s’ajouter aux preuves de la transmission du coronavirus par voie aérienne, incluant des recherches sur la propagation du virus entre les tables d’un restaurant de la ville de Guangzhou, dans le sud de la Chine. Toutefois, si l’étude conforte la thèse d’une transmission par aérosols, « elle ne dit rien sur l’importance relative de la transmission par gouttelettes par rapport à celle-ci », reconnaissent les chercheurs.

« Il semble que le bus était mal ventilé avec de l’air chaud en recirculation. Nous étions encore en hiver et la sensibilisation à l’émergence de la pandémie était faible. Ainsi, ni le cas index [le patient à l’origine de la contamination] ni les autres passagers ne portaient de masque. Ce groupe de cas démontre l’importance du port de masques dans les lieux publics, en particulier dans les transports en commun, et de la nécessité d’assurer une ventilation adéquate », souligne le professeur Alex Cook, co-auteur de l’étude.

Pour les auteurs de l’étude, une telle découverte n’a rien de foncièrement surprenant, étant donné que ces trois facteurs combinés (mauvaise ventilation, espaces clos et contacts étroits) ont largement contribué à la progression de l’épidémie.

« Cet incident est exactement la raison pour laquelle nous continuons à rappeler aux gens qu’ils ne devraient pas se rendre à l’extérieur s’ils se sentent mal, sauf pour consulter un médecin. Il souligne également la nécessité de porter un masque et d’adopter les mesures adéquates en matière d’hygiène », concluent les chercheurs.

— IHOR SULYATYTSKYY / Shutterstock.com

Par Yann Contegat, le

Source: Straits Times

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  • Cette « enquête ?? » Je pense que cet article est une intox. En effet si la dame porteuse du virus a pu monter sans problème dans le bus, les autres passagers aussi. Donc parmi l’ensemble des passagers il y avait peut être d’autres porteurs du virus asymptômatiques ou symptômatiques ! Donc impossible de prétendre que cette dame est responsable de tous les cas relevés après 1 heure 40 de trajet !
    Un ‘professeur’ de la santé publique (c’est qui exactement), un certain Gérard Dubois appelé par la suite spécialiste nous dit que les agents pathogènes peuvent circuler sous forme aérienne, que la rougeole et la grippe et le rhume en sont des exemples classiques bien connus. Si je comprend bien, cela signifie que nous devrions porter le masque sans cesse pour éviter la propagation de TOUS les virus !
    J’espère que les gens qui réfléchissent un peu comprendront que cette enquête est bidon et que cet article n’est rien d’autre qu’une propagande pour le port du masque pour très longtemps, trop longtemps !

    • Chacun fait,fait,fait cqu’il lui plait…
      Mieux vaux prévenir que guérir.
      Même pour la pollution,porter le masque c’est bon pour la santé.

    • C’est mal connaître les méthodes des chinois. Comme, contrairement aux pays occidentaux, ils ne cherchaient pas seulement à limiter le nombre de morts mais à éradiquer totalement le virus ils procédaient systématiquement à des enquêtes épidémiologiques approfondies auprès de chaque malade pour connaître toutes les personnes qu’ils étaient susceptibles d’avoir croisées le dernier mois … puis les mêmes enquêtes, avec tests, auprès de ces personnes jusqu’à trouver la (ou les) personnes ayant pu les contaminer, etc… et vice-versa. Cette connaissance très approfondie des allées et venues de chacun leur permettait d’établir beaucoup plus précisément que chez nous la chaîne de contamination et l’ordre des contaminations. Il ne faut pas se faire d’illusions : pour cette étude, une enquête approfondie sur tous les passagers du car (en particulier si porteur du virus, même asymptomatiques) et tous leurs contacts préalables ont vraisemblablement été réalisés : objectif ZERO virus circulant … permettant ensuite de revivre et travailler normalement tant qu’un « étranger » n’apporte pas de nouveau le virus. Pour mémoire à Pékin ils ont confiné 21 millions d’habitants pour seulement 8 « cas » (= porteurs du virus) et chaque habitant (confiné) avait sur son smartphone en temps réel la position exacte de chacun de ces « porteurs de virus » ! Résultat : moins de 5000 morts en Chine pour 1,3 milliard d’habitants (qui vit et travaille quasiment normalement aujourd’hui), 6 à 7 fois plus en France, plus de 195 000 morts aux Etats-Unis, … et moins de morts depuis le début de l’épidémie en Chine que ce qu’il y a en ce moment en une semaine aux Etats-Unis, en Inde ou au Brésil !