Cette nouvelle étude suggère que le Covid-19 n’affecte pas seulement l’appareil cardio-respiratoire et constitue une « menace globale pour le système nerveux », pouvant toucher le cerveau, la moelle épinière et les nerfs.
« Une infection par le SARS-CoV-2 peut se traduire initialement par des symptômes neurologiques »
Dans le cadre de ces travaux publiés dans la revue Annals of Neurology, une équipe de chercheurs américains a déterminé qu’environ 50 % des patients atteints par le coronavirus hospitalisés présentent des symptômes neurologiques, notamment des étourdissements, des difficultés de concentration, une perte de l’odorat et du goût, des convulsions et des accidents vasculaires cérébraux, ainsi que des maux de tête et des douleurs musculaires.
« Il est important que le grand public et les médecins en soient conscients, car une infection par le SARS-CoV-2 peut se traduire initialement par des symptômes neurologiques, avant même l’apparition de fièvre, de toux ou de problèmes respiratoires », souligne Igor Koralnik, auteur principal de l’étude.
Selon les auteurs de l’étude, le fait que le système nerveux puisse être affecté par le Covid-19 est logique, étant donné que le virus impacte le système cardio-respiratoire et limite l’apport d’oxygène au cerveau. Ce qui pourrait notamment expliquer la survenue d’accidents vasculaires cérébraux chez certains patients. Mais il s’avère que le coronavirus peut également infecter directement le cerveau, avec une réaction du système immunitaire entraînant une inflammation endommageant les cellules cérébrales.
Bien qu’il soit trop tôt pour savoir si ces conséquences neurologiques sont durables, comme de précédents travaux l’ont suggéré, et quels types de patients sont les plus touchés, Koralnik et ses collègues prévoient de le découvrir en poursuivant le suivi de patients ayant été hospitalisés et s’étant remis du Covid-19.
Des séquelles psychologiques vraisemblablement durables
Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, jusqu’à 65 % des patients atteints par le Covid-19 souffrent de délire, un effet souvent terrifiant qui peut se traduire par des hallucinations vives, une désorientation, une irritabilité et toute une série d’autres changements cognitifs surprenants.
Les patients hospitalisés peuvent également être sujets à des crises d’anxiété et de panique, ainsi qu’au syndrome post-admission en soins intensifs, ensemble de symptômes comprenant une faiblesse généralisée, des difficultés cognitives et une forte irritabilité.
« Contrairement au stress post-traumatique médical, qui est également une préoccupation pour les patients Covid-19, le syndrome post-admission en soins intensifs n’est généralement pas assez débilitant pour atteindre un niveau clinique de dépression ou d’anxiété, mais peut impacter le quotidien des survivants et des membres de leur famille pendant des mois voire des années », estime Craig Weinert, pneumologue à l’université du Minnesota.
Selon les spécialistes, certains aspects du Covid-19 seraient susceptibles de rendre ces complications cognitives et psychologiques plus fréquentes, notamment la façon dont il peut impacter le cerveau, la durée de placement sous respirateur, un apport en oxygène limité, les fortes doses de sédatifs administrées et, surtout, l’isolement physique des membres de la famille pendant le traitement. « L’impossibilité d’avoir votre famille près de vous lorsque vous combattez et vous remettez de cette grave maladie a des conséquences terribles », conclut Weinert.
Par Yann Contegat, le
Source: Science Alert
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