Après plus de deux ans à vivre avec le Covid-19, les scientifiques continuent à en apprendre plus sur cette maladie. Les résultats d’une étude ont notamment révélé que même les formes modérées de Covid-19 pouvaient provoquer d’importantes modifications cérébrales chez certains patients.
Le Covid-19 entraîne un rétrécissement de la partie du cerveau liée à l’odorat
Certes, développer une forme modérée du Covid-19 semble désormais être quelque chose d’anodin et de peu dangereux. Pourtant, une infection au SARS-CoV-2 peut avoir des impacts importants, même pour ceux qui ne souffrent que d’une forme légère de la maladie. En effet, selon une étude réalisée par les chercheurs de l’université d’Oxford, même les formes légères de Covid-19 peuvent être liées à d’importantes modifications cérébrales. Plus précisément, les résultats de l’étude, publiée dans la revue Nature, indiquent que même une infection bénigne par le SARS-CoV-2 peut entraîner un rétrécissement des zones cérébrales liées à l’odorat.
Les scientifiques ont également découvert que les formes légères de Covid-19 affectaient également des zones du cerveau liées aux capacités mentales et pouvaient même provoquer une petite perte du volume global du cerveau ainsi qu’une perte de matière grise. Avoir un Covid léger est également associé à un déficit des fonctions cognitives, a noté l’étude. Par ailleurs, les chercheurs ont également expliqué que ces changements semblaient persistants, dans la mesure où les analyses pour l’étude n’ont été réalisées que dans les 5 mois suivant l’infection au Covid-19 des participants.
Notons que cette étude est très importante, car c’est la première qui se focalise sur l’impact du coronavirus sur le cerveau, mais aussi l’une des premières recherches à se focaliser sur les patients qui ont développé une forme légère de la maladie. Ainsi, l’étude apporte un nouvel aperçu crucial sur les mécanismes biologiques qui sous-tendent la maladie, a souligné un rapport de The Guardian. Cette étude pourra également aider à la recherche de traitement pour des patients qui souffrent de symptômes persistants de la maladie, comme la perte d’odorat, le brouillard cérébral et la confusion.
Un problème encore plus important chez les personnes âgées
Pour réaliser leur étude, les chercheurs se sont focalisés sur le cas de 401 personnes âgées de 51 à 81 ans. Les informations sur ces participants appartenaient à la base de données de l’étude Biobank. Dans le cadre de la nouvelle étude, ils ont été invités à revenir pour un deuxième scanner cérébral environ 5 mois après une infection à la maladie. Pour la majorité de ces participants, ils avaient développé des cas légers et modérés du Covid-19. Seuls 15 d’entre eux ont été hospitalisés pour la maladie. Les chercheurs ont également utilisé les données d’un groupe témoin de 384 participants.
Les résultats des analyses ont montré que, par rapport à leurs premières scintigraphies cérébrales, les personnes qui ont été infectées par le Covid-19 présentaient des lésions tissulaires notables dans le cortex piriforme, le tubercule olfactif et le noyau olfactif antérieur. Ces personnes avaient également obtenu des scores légèrement inférieurs au cours des tests cognitifs par rapport à ceux qu’ils avaient réalisés auparavant et présentaient une atrophie du cervelet, une zone du cerveau associée à la cognition. Enfin, les chercheurs ont noté que plus la personne était âgée, plus ces changements étaient importants.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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