Un homme d’une trentaine d’années a été de nouveau diagnostiqué avec le Covid-19 plus de quatre mois après l’avoir contracté pour la première fois. Ce premier cas de réinfection suggère que l’immunité au virus pourrait être de courte durée et soulève davantage d’interrogations concernant la vaccination.
« Nos résultats suggèrent que le Covid-19 pourrait persister au sein de la population humaine mondiale »
Premier cas de réinfection confirmé en laboratoire, le cas de Hong Kong concerne un patient de 33 ans, par ailleurs en bonne santé, ayant été contaminé par une souche légèrement différente du virus lors de ce second épisode, comme l’a révélé le séquençage génétique. Selon le Dr Kelvin Kai-Wang To et ses collègues, ces résultats indiquent que les personnes s’étant remises du Covid-19 ne doivent pas être considérées comme immunisées, comme l’avait récemment suggéré une vaste étude espagnole, et devront être vaccinées et continuer à respecter les mesures de distanciation sociale et à porter un masque.
« Nos résultats suggèrent que le Covid-19 pourrait persister au sein de la population humaine mondiale, comme c’est le cas pour d’autres coronavirus, même chez les patients ayant précédemment acquis une immunité naturelle », ont souligné les scientifiques.
Revenant d’Espagne après avoir emprunté un vol passant par le Royaume-Uni, le patient, qui ne présentait pas de symptômes, a été de nouveau diagnostiqué le 15 août, lors de son arrivée à l’aéroport de Hong-Kong. À la suite du test réalisé, l’homme a été admis à l’hôpital, où il est resté jusqu’à ce qu’il soit débarrassé du virus. Sa première infection avait quant à elle eu lieu en mars, et s’était traduite par de la fièvre, de la toux, des maux de gorge et de tête pendant trois jours.
Si de rares cas de persistance du virus dans l’organisme ont été diagnostiqués, notamment chez une femme enceinte chez qui le virus a été détecté 104 jours après le premier test, les chercheurs sont convaincus qu’il s’agit d’un cas de réinfection, étant donné que la première séquence génétique analysée appartenait à une lignée différente de la seconde. Le séquençage a également révélé que le virus contracté lors de ce second épisode était similaire à la souche circulant en Europe, où le Covid-19 connait une résurgence, selon ce rapport à paraître dans la revue Clinical Infectious Diseases.
Des conclusions jugées alarmistes par certains chercheurs
Toutefois, certains scientifiques estiment que les conclusions auxquelles sont arrivés les chercheurs hong-kongais seraient légèrement alarmistes.
« Étant donné le nombre d’infections mondiales à ce jour, voir un cas de réinfection n’est pas si surprenant, même s’il s’agit d’un événement très rare. Je pense que les implications qu’ils évoquent sont beaucoup trop vastes étant donné qu’ils n’ont observé qu’un seul cas. Cela peut être très rare, et il se peut que les secondes infections, lorsqu’elles se produisent, ne soient pas graves – bien que nous ne sachions pas si cette personne était contagieuse lors de ce second épisode », a notamment estimé Jeffrey Barrett, du Wellcome Sanger Institute.
« Avec plus de 3 millions de cas de Covid-19 dans le monde, le premier cas rapporté de réinfection potentielle par Covid-19 doit être pris en considération », a de son côté souligné Brendan Wren, pathologiste enseignant à la London School of Hygiene and Tropical Medicine. « Il faut s’attendre à ce que le virus mute naturellement au fil du temps. C’est un exemple très rare de réinfection, et cela ne devrait pas remettre en cause la campagne mondiale de développement de vaccins contre le Covid-19. »
Par Yann Contegat, le
Source: The Guardian
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Catégories: Actualités, Santé