Aller au contenu principal

Covid-19 : l’impact cognitif des formes sévères équivaut à 20 ans de vieillissement cérébral

« La chose avec laquelle ces patients luttent le plus est le raisonnement verbal »

— Teo Tarras / Shutterstock.com

Constituant l’investigation la plus rigoureuse à ce jour de l’impact cognitif à long terme des formes sévères de Covid-19, une récente étude britannique a mis en évidence un déclin correspondant à deux décennies de vieillissement cérébral chez ces patients.

Évaluer précisément l’ampleur du déclin cognitif chez les patients hospitalisés

Alors que la pandémie balayait la planète, il est devenu évident que l’infection par le SARS-CoV-2 pouvait également entraîner des symptômes et problèmes de santé durables : le fameux Covid long. Si une étude publiée en décembre dernier avait montré qu’environ un tiers des patients ayant dû être hospitalisés se sentaient complètement rétablis un an plus tard, la plupart de ceux dont l’état n’avait que peu évolué souffraient d’un déclin cognitif persistant, dont l’ampleur semblait liée à la gravité de la maladie.

Dans le cadre de travaux récemment publiés dans la revue eClinicalMedicine, David Menon et ses collègues de l’université de Cambridge ont examiné les résultats des tests cognitifs effectués par 46 patients britanniques ayant contracté une forme sévère de Covid-19, six mois en moyenne après leur admission à l’hôpital. Les chercheurs précisant que 16 d’entre eux avaient également dû être placés sous ventilation artificielle.

Les tests cognitifs avaient été réalisés via la plateforme Cognitron, développée par des chercheurs de l‘Imperial College de Londres et ayant servi de base au Great British Intelligence Test de la BBC. L’équipe a comparé les résultats des sujets à ceux de 460 personnes n’ayant jamais contracté le Covid (dix d’entre elles ont été appariées pour chaque patient en fonction de caractéristiques telles que l’âge, le sexe, le niveau d’éducation et la langue maternelle).

― Andrii Vodolazhskyi / Shutterstock.com

Des différences notables

Il s’est avéré que l’ensemble des sujets présentaient différentes déficiences cognitives (incluant notamment une vitesse de traitement plus lente), dont l’ampleur était en moyenne comparable à celle du déclin cognitif observé entre 50 et 70 ans. « La chose avec laquelle ces patients luttent le plus est le raisonnement verbal », souligne Menon, expliquant que les questions évaluant cette aptitude impliquaient de compléter des analogies telles que « les lacets sont aux chaussures ce que les boutons sont au manteau ».

Bien que l’équipe n’ait pas constaté de différence marquée entre les sujets ayant respectivement passé les tests six et dix mois après leur admission à l’hôpital, elle évoque de sensibles signes d’amélioration. La prochaine étape consistera à leur faire passer de nouveaux tests afin de documenter leur évolution à long terme.

Selon Menon, l’étude du déclin cognitif chez les patients atteints de Covid aurait également des implications pour les maladies entraînant des problèmes similaires. « De futurs essais permettront de comprendre les mécanismes sous-jacents et de produire des traitements efficaces pour prévenir ce phénomène et peut-être le traiter ultérieurement », conclut le chercheur.

Par Yann Contegat, le

Source: The Guardian

Étiquettes: , , , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • « Le quotient intellectuel des individus ayant guéris du Covid long aurait chuté de 10 points dans certains cas ». Combien de cas, quel pourcentage, quel âge avaient-ils ? Personnellement je n’y croirai pas jusqu’à ce que l’on m’ait expliqué quelle pourrait être la cause de ce vieillissement prématuré du cerveau. Ceci pour dire que les journalistes ne sont pas forcément obligés de relayer des informations non prouvées même si elles sont sensationnelles.