Après la polémique des tampons hygiéniques vient celle des couches pour bébés. Suite à une enquête réalisée par 60 millions de consommateurs auprès de douze marques sur la composition de leurs produits, dix d’entre elles auraient révélé la présence de résidus « potentiellement toxiques ».
Même si d’après les auteurs de l’étude « le risque sanitaire reste à déterminer », « la présence de substances à caractère toxique dans ces produits est inacceptable ! ». En effet, les différents tests ont montré que les langes qui protègent les fesses des nourrissons contiennent des résidus de pesticides comme les dioxines, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des traces de composés organiques volatiles ainsi que du glyphosate, une substance active des herbicides, récemment classé comme « cancérogène probable pour l’homme ».
Ce sont les marques « Carrefour Baby Eco Planet » et « Pampers Baby Dry » qui affichent les plus mauvais résultats, et qui par conséquent sont les premières concernées. Même si les responsables affirment qu’ils respectent scrupuleusement les réglementations en vigueur, certaines marques prouvent qu’il est possible de bannir toute toxicité de ces produits, à l’image des marques écologiques « Love&Green » et « Mots d’enfants » de Leclerc, qui figurent pourtant parmi les moins chères du marché. « Nos couches sont composées de 40 % à 50 % de cellulose et nous utilisons des bioplastiques, des matières bien souvent délaissées par les autres marques au profit de plastiques et matériaux moins onéreux » affirme Céline Augusto, co-fondatrice de Love&Green.
Ce que dénonce 60 millions de consommateurs, c’est le manque de transparence des industriels. À l’image de Pampers qui se contente de décrire des couches « douces comme de la soie », le leader incontestable de ce marché en oublie de préciser que cet aspect est en partie dû aux attributs des matières plastiques qui les composent. En octobre dernier, au cours d’un contrôle qualité réalisé à la demande de Love&Green, les analyses ont révélé la présence de HAP (Hydrocarbures aromatiques polycycliques) dans les couches Pampers, dérivés du pétrole classés cancérogènes par l’Union Européenne. Une manière de maquiller la composition des produits sans être très explicite, ce qui est pourtant tout à fait légal.
En effet, contrairement aux produits cosmétiques, la loi ne contraint pas les fabricants de couches de détailler la composition de leurs produits. Un système que compte bien réformer le magazine 60 millions de consommateurs, édité par l’Institut National de la Consommation (INC), qui estime qu’il est indispensable de renforcer les contrôles. Une réglementation spécifique qui assurera une totale transparence sur la composition des produits et la sécurité des nourrissons. Début janvier, une nouvelle pétition a été lancée afin de demander aux fabricants de protections hygiéniques de mettre en évidence la composition de leurs produits.
Selon 60 millions de consommateurs, les produits toxiques retrouvés pourraient venir de solvants, ou bien des différents procédés chimiques liés à la fabrication. Ils pourraient également être issus de produits servant à blanchir la cellulose ou encore des pesticides pour cultiver les céréales, dont est extrait l’amidon, élément de composition de certains produits. Quoi qu’il en soit, plus de transparence s’impose, surtout pour des bébés si vulnérables.
Par Tom Savigny, le
Source: Le Figaro
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