Faire face à la pénurie de logements et à leur coût souvent exorbitant est un défi qui touche de plus en plus notre société. Dans le monde, de nouveaux modes de vie alternatifs plus abordables et écologiques essaiment chaque jour. Une architecte française, Priscilla Juin, s’est penchée sur ces problématiques. Elle a ainsi donné naissance aux Cubrooms, de véritables micro-habitats construits à partir de conteneurs maritimes recyclés et made in France.
Avec leur aspect cubique et plutôt froid, ces conteneurs au style résolument minimaliste ne manquent pas d’intriguer. Aujourd’hui, vivre dans un conteneur n’attire pas seulement les plus marginaux d’entre nous. Que ce soit par conscience écologique, pour l’attrait du prix de construction très bas, l’envie d’ajouter une pièce sans toucher aux murs de la maison ou pour la facilité de la mise en place, ce mode de vie alternatif séduit de plus en plus.
Priscilla Juin, architecte française fondatrice de la marque Conceptcub et diplômée de l’École nationale d’architecture de Paris La Villette, s’intéressait déjà aux conteneurs lors de son projet de fin d’étude en architecture. Depuis, l’idée a fait son chemin et elle imagine désormais plusieurs modèles de Cubrooms, des micro-habitats fabriqués dans un atelier français à partir de conteneurs.
Placés dans le jardin, ces anciens conteneurs maritimes de 13 m² à 28 m² deviennent des studios pour étudiants, une chambre d’hôte ou encore un logement alternatif à la maison de retraite pour les seniors en perte d’autonomie. L’acheteur peut personnaliser son habitat pour le rendre à son goût. Il pourra ainsi choisir le bardage, la taille et l’emplacement des fenêtres, les revêtements des sols ainsi que les coloris des différents éléments.
L’espace intérieur a été pensé et optimisé afin de créer un espace à vivre fonctionnel et confortable. Avec la pièce principale lumineuse, la kitchenette discrète toute équipée, la penderie et la salle de bains made in France, on oublie vite l’aspect « boîte de conserve » originel du conteneur.
Grâce à l’espace réduit, cette démarche écologique de recyclage permet également à ses habitants de faire des économies d’énergie. Vendues de 28 000 à 42 000 € hors taxe selon la taille choisie, ces micro-habitats, temporaires ou non, s’imposent comme une solution face à la pénurie de logement dans les grandes villes, et à un coût bien plus inférieur que les autres modes d’habitation plus classiques.
L’un des défis les plus importants était l’isolation. En effet, l’inconvénient majeur de ces conteneurs est leur faible inertie thermique, c’est-à-dire qu’ils peinent à garder la chaleur en hiver et en été c’est le contraire : il fait trop chaud. Pour régler ce problème, Priscilla Juin a fait le choix de la mousse polyuréthane, un isolant efficace mais peu écologique. Toutefois, l’architecte espère pouvoir trouver rapidement une solution plus verte et plus durable, à l’image de ses micro-habitats.
Fabriqués à l’origine pour transporter des marchandises à travers les océans, les conteneurs maritimes sont étanches, très solides et durables. Ces petites maisons écologiques ont un autre avantage : tout étant fabriqué en atelier, les propriétaires peuvent ainsi faire le choix de rajouter une pièce à leur maison ou de créer un véritable espace de travail sans craindre un chantiers qui s’éternise. Le produit est livré déjà fini par camion et l’installation ne prend que quelques heures.
Pour ceux qui rêveraient d’un espace plus grand, Conceptcub propose d’aménager des Cubrooms sur mesure et d’agrandir leur surface. Assemblés entre eux, les conteneurs peuvent se transformer en maisons ou immeubles de plusieurs étages. D’ailleurs, une entreprise danoise s’est aussi lancée dans ce projet et construit déjà de véritables villages mobiles à partir de conteneurs.
Par Noémi Capell, le
Source: Mr Mondialisation
Étiquettes: durable, écologie, logement, conteneurs, micro-habitat, recyclage
Catégories: Actualités, Écologie