Les constellations sont des ensembles d’étoiles dont les projections lumineuses sont visibles depuis la surface de la Terre et certaines ont une histoire incroyable à laquelle elles doivent leur nom. Le DGS vous présente quelques-unes de ces constellations.

Le ciel est actuellement divisé par l’Union astronomique internationale (UAI) en 88 constellations avec des frontières précises pour que tout point du ciel n’appartienne qu’à un seul ensemble stellaire. Mais avant l’UAI, certains astronomes s’étaient déjà penchés sur ces magnifiques objets lumineux, comme Ptolémée, scientifique de l’Antiquité.

Bowie
SDSS, DSS Consortium, NASA/ESA/ST / Stardustforbowie

Après la mort de la pop-star David Bowie, des scientifiques belges l’ont définitivement érigé au rang d’étoile. Une série de sept astres en forme d’éclair porte ainsi le nom du rocker britannique. Selon l’un des employés de l’observatoire responsable de l’appellation, « les sept étoiles de la constellation se trouvent à proximité de la planète Mars », une initiative qui n’est pas sans rappeler le morceau « Life on Mars » que chantait Bowie en 1971.

Et si beaucoup de constellations portent des noms évocateurs qui rappellent tout simplement leur forme, comme c’est le cas, par exemple, de celles de la Baleine ou encore du Télescope, d’autres doivent leur appellation à une véritable histoire.

ANDROMÈDE

C’est l’une des 48 constellations identifiées par Ptolémée dans son Almageste, une oeuvre qui constitue l’ensemble des connaissances les plus avancées de l’Antiquité dans le domaine des mathématiques et de l’astronomie.

Dans la mythologie grecque, Andromède est une princesse éthiopienne victime de l’orgueil de sa mère qui avait déclaré que sa fille était d’une beauté égale à celle des Néréides, les nymphes marines qui escortent Poséidon. S’attirant les foudres de ce dernier, Andromède fut condamnée à être exposée nue sur un rocher pour y être dévorée par un monstre marin. Mais la légende raconte que Persée sauva la jeune fille avant d’en faire son épouse.

LE NAVIRE ARGO

Navire-argo
© Michelet B / Creative Commons

La constellation du Navire Argo fut nommée ainsi par Aratos de Soles, poète grec de l’Antiquité, puis reprise par Ptolémée dans son Almageste. Elle représente, jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, l’Argo, le bateau utilisé dans la mythologie grecque par Jason et les Argonautes pour quérir la Toison d’Or.

L’ensemble stellaire étant jugé trop imposant, il est subdivisé en 1750 par Louis de Lacaille en trois constellations plus petites : la Carène, la Poupe et les Voiles, chacune représentant une partie de l’Argo.

L’ECU DE SOBIESKI

Ecu-de-Sobieski
©Till Credner / Creative Commons

Nommée également « le Bouclier », cette petite constellation est l’une des seules à devoir son nom à un personnage historique. Son appellation se réfère ainsi au roi Jean III Sobieski de Pologne, qui vainquit les armées de l’Empire ottoman au XVIIe siècle, notamment lors d’une importante bataille le 12 septembre 1683. Finalement, en 1690, l’astronome polonais Johannes Hevelius nomma cette petite partie du ciel en l’honneur du courageux souverain.

ORION

Grâce à ses nombreuses étoiles brillantes et facilement visibles depuis l’hémisphère nord, Orion est certainement la constellation la plus anciennement observée par les hommes, même si elle fut perçue sous différentes formes par les diverses civilisations.

Dans la mythologie grecque, elle représente le chasseur légendaire Orion, réputé pour sa beauté et sa violence et qui se vantait de pouvoir tuer n’importe quel animal. Même si différentes versions existent quant à sa mort, l’une d’elles raconte qu’il aurait été tué par un gigantesque scorpion envoyé par Artémis, la déesse chasseresse, protectrice des animaux des bois et des forêts.

L’AIGLE

Aigle
© Till Credner / Creative Commons

Dotée d’étoiles assez brillantes, la constellation de l’Aigle fut répertoriée par Aratos, puis par Ptolémée, dès le IIe siècle. Selon la mythologie grecque, elle représente l’Aigle de Zeus, choisi par le roi des dieux pour manger quotidiennement le foie de Prométhée, enchainé à un rocher. Ce dernier était un Titan, condamné pour avoir volé le « savoir divin », soit le feu sacré de l’Olympe, pour l’offrir aux hommes.

LA CHEVELURE DE BÉRÉNICE

Cette constellation doit son nom à la reine Bérénice II d’Égypte, femme de Ptolémée III Evergète au IIIe siècle avant J.-C. Ce dernier, qui fit d’Alexandrie un important centre culturel, partit en expédition punitive en 246 avant J.-C. Pour favoriser son retour, l’épouse du roi se rendit au temple d’Aphrodite pour lui faire la promesse de sacrifier ses longs cheveux, dont elle était extrêmement fière, si son mari rentrait sain et sauf de la guerre. Quand le roi Ptolémée revint de la guerre en 243 avant J.-C., Bérénice se coupa les cheveux au temple de la déesse avant qu’ils ne disparaissent dans la nuit suivante.

Ptolémée entra dans une rage folle et fit fermer les portes de la ville pour retrouver la chevelure disparue, mais sans résultat. L’astronome Conon de Samos, pour apaiser le roi et la reine, annonça que l’offrande avait été placée dans les cieux par la déesse Aphrodite et désigna la constellation alors nommée « Queue du Lion ».

HERCULE

Hercules
© Till Credner / Creative Commons

Hercule est la plus vaste constellation de l’hémisphère nord, et la cinquième plus grande de la voûte céleste. Déjà présente dans l’Almageste de Ptolémée dans l’Antiquité, elle tire son nom du héros mythologique grec Héraclès, ou Hercule chez les Romains.

Selon la légende, il serait le fils du dieu Zeus et d’Alcmène, descendante du héros Persée et femme du roi Amphitryon. Pour avoir un fils capable de venir en aide aux hommes et aux dieux, Zeus aurait profité de l’absence d’Amphitryon pour prendre son apparence et passer ainsi la nuit avec Alcmène. De cette union serait né Hercule, personnage parmi les plus vénérés de la Grèce antique.

OPHIUCHUS

Ophiuchus
© Till Credner / Creative Commons

Comme beaucoup d’autres constellations, Ophiuchus fut répertoriée dans un premier temps par Aratus de Soles, puis par Ptolémée dans son Almageste. Présenté comme un homme portant un serpent autour de lui, l’ensemble stellaire incarnait, dans la mythologie grecque, le médecin légendaire Asclépios, fils d’Apollon et mort foudroyé par Zeus pour avoir ressuscité les morts. Le roi des dieux l’aurait par la suite placé dans les cieux afin d’honorer ses talents de guérisseur.

LA GRANDE OURSE

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C’est l’une des constellations les plus évidentes à observer dans le ciel, notamment parce qu’elle est la troisième plus grande du ciel. Déjà répertoriée par l’Almageste de Ptolémée, elle représenterait, dans la mythologie grecque, Callisto, une nymphe aimée de Zeus.

Quand Héra, l’épouse du roi des dieux, découvrit la relation extra-conjugale, elle changea Callisto en Grande Ourse et son fils Arcas en Petite Ourse. Les deux constellations furent alors condamnées à tourner perpétuellement autour du pôle nord, sans jamais être autorisées à se reposer sous la mer.

Ces explications sur les noms de ces différentes constellations sont incroyables et illustrent comment l’Homme s’est approprié, il y a déjà plusieurs milliers d’années, le ciel et les astres. Il les a notamment utilisés pour se repérer sur Terre, mais aussi pour étudier l’Univers. Si le cosmos vous intéresse, découvrez également 21 faits sur l’espace qui vous feront réaliser l’insignifiance de l’Homme.

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