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Depuis l’aube des temps, l’être humain est confronté à la mort. Que ce soit celle de ses récoltes, celle de ses animaux ou la sienne, la fin est inéluctable, quoi qu’il arrive. Possédant une grande importance dans la vie de l’Homme, la mort est perçue de différentes manières en fonction de la culture, de la religion et de l’époque. Ainsi, la conservation des corps des défunts est parfois une étape importante. Le DGS vous fait découvrir 5 manières de préserver les défunts à travers le temps.

 

LA MOMIFICATION

La momification est l’un des procédés de conservation des corps les plus connus. Surtout utilisée dans l’Égypte antique, elle était également répandue chez les Incas, les Aztèques, au Tibet, en Chine et au Japon. Le principal but de la momification est de protéger le corps des attaques des organismes vivants et naturels. Dans la religion égyptienne, le dieu Anubis à tête de chacal aurait sauvé le dieu Osiris de la putréfaction en l’entourant de bandelettes de lin. La momification comprend plusieurs étapes et ne peut être faite par n’importe qui.

Dans un premier temps, les embaumeurs lavent et rasent le corps du défunt. Les organes sont enlevés, notamment le cerveau qui est délicatement retiré par le nez grâce à une tige en métal. Dans l’Égypte ancienne, certains organes étaient nettoyés et replacés dans le corps tandis que d’autres pouvaient être déposés dans des vases. L’intérieur du corps est également nettoyé.

A la suite de cette étape, la dépouille est recouverte d’un sel permettant de dessécher la chair. Il faut environ 2 mois pour que le cadavre soit parfaitement sec. Le corps est ensuite enduit d’une pluralité de substances aux odeurs diverses, comme la myrrhe. Dans l’Égypte ancienne, le cadavre était parfois orné de bijoux et de richesses. Enfin, le corps est entouré de bandelettes de lin. Les chats pouvaient également être momifiés, car ils étaient des animaux sacrés. Les premières momies connues sont âgées de 7000 ans et ont été trouvées au Chili.

Une mommie via Shutterstock
Une mommie via Shutterstock

La momification était globalement la même que durant l’Égypte ancienne, mais la particularité était que les embaumeurs de l’époque reconstituaient le corps à l’aide de bâtons pour fortifier la colonne vertébrale, et les os étaient recouverts d’argile pour recréer les muscles. Enfin, la peau séchée était remise sur ce corps factice. Des cas de momifications naturelles existent, cela consiste en une conservation du corps grâce à des éléments de la nature, comme la lave à Pompéi, de la glace…

 

UN CONDENSÉ DE SOLUTIONS PRÉSERVATIVES ET ANTI-MICROBIENNES

90 ans après la mort de Lénine, son corps est toujours dans un état qui peut rappeler sa première fraîcheur. En effet, tous les deux ans, le corps de Vladimir Ilitch Oulianov est emmené du 16 février au 16 avril pour un nettoyage intégral qui commence par des bains de glycérol, d’acétate de potassium… Les traces de moisissures sont frottées avec de la javel afin de les faire disparaître. Les scientifiques expliquent que certaines parties de la peau ont été remplacées par des morceaux de plastique.

A l’intérieur du corps de Lénine, il n’y a ni organe, ni sang. La dépouille est plus artificielle que naturelle, ce qui peut donner l’impression que Lénine semble plus jeune au fil des années. Les scientifiques et professionnels qui s’occupent du corps de l’ancien leader sont soumis à une pression incroyable en ce qui concerne la préservation. L’un des hommes présents pour le soin annuel a même craint pour sa vie, le jour où il n’a pas réussi à effacer une trace sur la pommette de Vladimir. Avant sa mort, Lénine avait demandé à être enterré, mais le symbole qu’il incarnait n’a pas rendu cela possible.

 

CONSERVATION DANS LE MIEL

Plusieurs populations utilisaient du miel pour conserver certains de leurs morts, notamment les Assyriens. Cet aliment de luxe fut utilisé pour embaumer les cadavres durant l’Antiquité. Le pouvoir de conservation du miel est assez répandu et est dû à sa capacité à bloquer la prolifération bactérienne. Selon Li Shizhen, un médecin et herboriste chinois qui a vécu sous la dynastie Ming, la « mellification » était une sorte d’auto-sacrifice. En effet, les personnes désignées pour être « confites » devaient boire, manger et se baigner dans rien d’autre que du miel.

Enfin, elles étaient placées dans des cercueils de pierre où elles étaient immergées dans du miel. Un ou deux siècles plus tard, les corps étaient cassés en petits morceaux et vendus sur les marchés comme confiseries capables de guérison, mais les caractéristiques bénéfiques accordées à ces bonbons humains n’étaient dues qu’au miel lui-même. En effet, le caractère antiseptique de ce produit facilite l’assainissement des plaies et la conservation de la nourriture. Cet aliment, dit impérissable, est également utilisé dans les produits cosmétiques, encore aujourd’hui. Alexandre le Grand aurait d’ailleurs été embaumé avec du miel.

 

LA PLASTINATION

La plastination est une technique qui vise à préserver les tissus biologiques en remplaçant les fluides organiques par du silicone. Cette méthode provient de l’anatomiste Gunther von Hagens en 1977. Le procédé est réalisé en plusieurs étapes bien distinctes. Dans un premier temps, les parties du corps, ou le corps entier, sont imprégnées de formol, un produit hautement toxique pour les êtres vivants. Cette étape est primordiale dans la mesure où elle stoppe la déshydratation et la putréfaction des tissus.

Ensuite, les parties du corps, ou le corps entier, sont plongées dans des bains d’acétone froide durant au moins 15 jours avant d’être immergées dans l’acétone chaude afin que dans un premier temps, les molécules d’eau des cellules soient attirées, et que dans un second temps, les graisses soient dissoutes.

06-conservationcorps-PöllöLe corps est ensuite plongé dans une cuve, remplie de silicone de caoutchouc ou de résine epoxy, afin d’éliminer les résidus d’acétone. Les tissus sont comblés par le silicone ou la résine. Après fixation, les corps sont durcis soit par un gaz, soit par la chaleur. Ensuite, dans le cas d’un corps complet, il faut le mettre en place, le maintenir, à l’aide de câbles, de blocs de mousse…

Il faut environ 1500 heures de travail pour plastiner un corps entier et près d’un an. Le docteur Gunther von Hagens a ainsi révélé, au grand jour, cette technique durant une exposition d’art montrant différents corps et organes humains plastinés. Bien que ce procédé ait été d’une aide incroyable dans les écoles de médecine, il est sujet à controverse. En effet, la provenance des corps pour certains événements est assez floue, et il est bon de se poser la question si le commerce d’une telle pratique peut être envisagé.

 

LA CRYOGÉNISATION

La cryogénisation est un procédé de conservation du corps à très basse température, dans l’espoir que dans plusieurs années, la science ait suffisamment avancé pour permettre de ressusciter les corps. La première personne à s’être fait cryogéniser est le médecin américain James Bedford. Actuellement, en France, près de 300 personnes attendent dans des caissons réfrigérés. Cette technique est beaucoup décriée dans le monde scientifique. En effet, la congélation d’un corps entraîne la formation de cristaux de glace qui endommageraient les structures cellulaires, empêchant ainsi, selon certains, toute réparation par la suite.

D’autres chercheurs affirment que les récentes avancées permettent de minimiser les effets de dégradation du corps par le froid. L’argument le plus important de promotion des recherches sur la cryogénisation est le fait que la mémoire, la personnalité et l’identité de la personne restent absolument intactes car stockées dans la structure chimique du cerveau. Mais l’idée de pouvoir conserver un organe, aussi complexe dans un état correct, est sujette au scepticisme. C’est pourquoi avant la congélation, du glycérol est injecté dans le corps afin de favoriser sa conservation.

Ces pratiques sont toutes plus impressionnantes les unes que les autres. C’est incroyable la manière dont l’Homme tente par tous les moyens de défier et d’apprivoiser la mort. A la rédaction, nous ne savions pas que le processus de momification était aussi complexe, ou qu’il était possible de plastiner des corps pour les conserver. 

Par Lauranne Boivin, le

Source: gizmodo

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