Marseille, au cours de son histoire, a été touchée par neuf épidémies de peste, mais c’est bien celle de 1720 qui a le plus marqué l’imaginaire populaire des Marseillais. À l’époque, 40 000 personnes sont décédées, il s’agit de la moitié de la population de la ville à cette période. Elle aurait été importée dans la ville par un bateau venu d’Asie, autrefois appelé « Levant » (cette théorie a toutefois été réfutée depuis). Quelques semaines après l’arrivée du navire au port de Marseille, une jeune femme de 58 ans décède, un bubon au coin de la lèvre. Quelques jours plus tard, c’est un tailleur et deux femmes qui meurent dans le même quartier. Ces personnes décédées auraient toutes les trois été en contact avec les étoffes précieuses apportées par le bateau : on suppose donc que les puces à l’origine de la peste se trouvent dans les plis de ces tissus.
Dès juillet 1720, le nombre de morts ne fait que s’accroître. Des mesures sont prises, mais ne sont pas très efficaces. À partir du 9 août, on compte 100 morts par jour, les infirmeries n’accueillent plus de malades. Fin août, le nombre de morts par jour passe à 300, la vieille ville de Marseille est très touchée et de nombreuses familles sont décimées. En septembre, au pic de l’épidémie, le nombre passe à 1000 morts par jour, et toutes les églises ferment. Il faudra deux ans pour enrayer définitivement l’épidémie de peste. Pendant longtemps, le souvenir de cet événement terrible est resté très vif dans la mémoire des Marseillais. De nombreux tableaux et sculptures évoquent ce sinistre épisode, également repris par des écrivains tels que Chateaubriand dans ses Mémoires d’outre-tombe ou Marcel Pagnol qui écrivit Les Pestiférés.
Par Jeanne Gosselin, le
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