Fervent défenseur de l’éducation, l’héritage le plus important de Confucius, que l’on voit encore aujourd’hui en Chine et partout dans le monde, est la piété filiale ainsi qu’une structure sociale basée sur la famille. Si la notoriété de ce grand homme est aujourd’hui universelle, il est devenu célèbre en tant qu’homme sage de la Chine pendant ce que l’on appelle « l’âge des philosophes ». Ses « cinq classiques » qui enregistrent ses enseignements ont influencé les civilisations de l’Asie orientale.
La vie de Confucius commence avec un homme nommé Kong Qui. Le nom de famille de Confucius était Kong et son prénom était Qiu, mais il est appelé Kongzi ou Kongfuzi (Maître Kong) dans l’histoire chinoise. L’adjectif « confucian », dérivé latinisé de Confucius, n’est pas un terme significatif en chinois, pas plus que le terme confucianisme, qui n’a été inventé en Europe qu’au 18e siècle.
Confucius est né dans le nord-est de la Chine en 551 av. J.-C. à une époque où le pays était divisé en États féodaux par les « princes », des seigneurs de la guerre qui formaient des armées, menaient des batailles, traitaient des esclaves et imposaient différentes taxes au peuple. Kong Qui, de son côté, était un jeune autodidacte, élevé par une famille pauvre de l’État de Lu.
Confucius est décédé le 21 novembre 479 av. J.-C. à Qufu, en Chine, un an après la perte de son fils, Tzu-lu, au combat. Au moment de sa mort, Confucius était convaincu que ses enseignements n’avaient pas eu un impact significatif sur la culture chinoise, même s’ils allaient finalement devenir la philosophie impériale officielle de la Chine. Ses partisans ont organisé des funérailles et ont instauré une période de deuil en son honneur.
Les débuts du grand philosophe dans la vie
Les ancêtres de Confucius étaient probablement des membres de l’aristocratie devenus des roturiers, après avoir été frappés par la pauvreté. Son père est décédé alors que Confucius n’avait que trois ans. Instruit d’abord par sa mère, Confucius s’est ensuite distingué comme un apprenant infatigable à l’adolescence. Il a rappelé vers la fin de sa vie qu’à 15 ans, son cœur était déterminé à apprendre, et des récits historiques indiquent qu’il était connu comme étant un jeune érudit éclairé. Dans son adolescence, il occupait notamment un poste administratif chez le noble local, gérant les comptes agricoles. C’est là que Confucius a commencé à développer une passion pour la philosophie éthique.
Confucius avait ainsi occupé des postes gouvernementaux mineurs dans la gestion des écuries et la tenue de livres avant de se marier avec une femme du même âge que lui à 19 ans. On ne sait pas qui étaient les premiers professeurs de Confucius – ni même s’il n’en a jamais eu – mais on sait qu’il s’est efforcé consciencieusement d’apprendre de nombreuses disciplines dont les rituels traditionnels et la musique. Sa maîtrise des six arts – à savoir le rituel, la musique, le tir à l’arc, le guidage, la calligraphie et le calcul – ainsi que sa familiarité avec les traditions classiques, notamment la poésie et l’histoire, lui ont permis de commencer une brillante carrière d’enseignant dans la trentaine.
C’est à l’âge adulte que Confucius a quitté son pays natal et a commencé à errer d’un État à l’autre en Chine. Son ambition était de partager sa philosophie avec les princes au pouvoir, estimant que ces puissants dirigeants avaient l’obligation de diriger leur peuple avec vertu. Plutôt que de rechercher le pouvoir, le contrôle, l’argent ou l’ego, Confucius estimait que les princes de la Chine devaient avoir des objectifs plus nobles, et devaient ainsi faire ce qui était bien et donner l’exemple au peuple.
Malheureusement, les idées de Confucius ont été rejetées par les seigneurs de la guerre. Cependant, au cours de ses voyages, il a réussi à gagner le cœur des peuples opprimés. Il est finalement retourné dans son pays d’origine et a ouvert une école informelle où il enseignait ses principes à un nombre croissant d’adeptes. Il a enseigné dans les domaines de l’éthique, du leadership, de l’histoire, de la psychologie et des arts. Sa stratégie consistait à former les jeunes hommes à une éducation vertueuse, puis à les regarder occuper des postes au gouvernement dans toute la Chine, où ils pourraient avoir un impact réel sur la transformation de la politique locale.
De la bureaucratie à la philosophie
Bien que sa carrière de petit bureaucrate ait été infructueuse, Confucius a largement laissé sa marque en tant qu’enseignant et philosophe. Plusieurs générations après la mort de Confucius, des étudiants ont rassemblé des récits de ses enseignements et de ses réflexions philosophiques pour former la base de son travail le plus célèbre, qui est largement connu en anglais sous le titre The Analects (Les Analectes de Confucius, en français).
Les Analectes présente les idées de Confucius de la manière suivante : il croyait que l’humanité devait agir moralement selon les vertus. Il est dans l’intérêt de tous et de chacun de le faire parce que les vertus peuvent être connues grâce à l’étude, aux exemples de personnes exceptionnelles et à notre relation avec le Ciel. Si les humains combinaient ce code de conduite moral avec une structure politique et hiérarchique composée de supérieurs hiérarchiques, alors les individus et la société seront harmonieux, pacifiques et approuvés par le Ciel.
Dans son travail, Confucius plaidait aussi fermement en faveur de la fidélité et du respect dans la famille, pour que les enfants respectent leurs aînés et que les épouses respectent leurs maris, et que les bonnes personnes adorent leurs ancêtres. À partir de cette base, il a ensuite avancé sa conviction que la cellule familiale était le modèle idéal pour la réussite du gouvernement. Confucius cherchait à établir des règles saines pour chaque occasion de la vie. Profondément préoccupé par les misères du monde, il voulait rendre les hommes nobles afin de créer un monde noble.
Alors que de nombreuses personnes en Chine considèrent le confucianisme comme une quasi-religion, les savants sont divisés à ce sujet. Certains pensent que les valeurs qu’il a adoptées sont trop laïques pour leur permettre d’abriter des nuances religieuses, tandis que d’autres affirment que la nature laïque de son travail occulte le fait que cela contient en fait de nombreux thèmes religieux. Certains universitaires soutiennent que bien que Confucius parle de l’au-delà et vaguement d’un lieu qui pourrait être interprété comme une forme de paradis, il parle rarement de la spiritualité au sens moderne du terme.