Parmi les métiers relativement récents qui ont fait rêver des générations entières, celui d’astronaute se hisse au rang des plus convoités. Après avoir exploré sa planète, l’Homme s’est mis à vouloir comprendre son univers. Métier d’avenir, l’astronaute le devient après un véritable parcours du combattant. Que ce soit en Amérique, en France, en Chine ou en Russie, les programmes demeurent intensifs et les places limitées. Voyons ensemble quelles sont les conditions requises afin d’y parvenir.

L’exemple de la NASA

Pour décrocher ce poste au sein de la NASA, l’Agence spatiale emblématique des États-Unis, le minimum requis est d’être en possession de l’équivalent d’un baccalauréat, et avoir passé avec succès un examen médical. Des conditions simples, mais qui apparaissent, en réalité, comme des chimères. En 2016, sur 18 300 candidatures, il n’y a eu que 120 élus. Les places sont limitées, le jury coriace. Il faut donc bien plus qu’une bonne santé et un diplôme en poche afin de pouvoir prétendre au Saint Graal de l’exploration.

Afin d’en savoir un peu plus, nos confrères de Curiosity ont interrogé Anne Roemer, la directrice de la sélection des astronautes de la NASA. Également, ils ont pu questionner Shannon Walker, cosmonaute depuis une dizaine d’années. Nous y apprenons logiquement que le processus de nomination des astronautes comprend bien plus de critères que ce qui est initialement demandé : l’expérience professionnelle est largement favorisée, bien que tous les parcours soient acceptés. On y retrouve ainsi d’anciens vétérinaires, des océanographes, ou encore des pilotes d’engins militaires. Bref, des socles de capacités qui pourront se réutiliser et être mises au service de l’agence spatiale américaine.

Selon Anne Roemer, « la NASA est à la recherche de personnes qui ne sont pas seulement qualifiées dans leur domaine, mais qui ont des compétences et des intérêts variés ». Concrètement, voici le maître-mot afin de faire ressortir sa candidature de la pile de dossiers qui s’épaissit d’année en année. En vue de se distinguer, il faut trouver de quoi intriguer votre examinateur, rodé après les milliers de projets qu’il analyse. Enfin, comme elle rappelle avec insistance, le plus important est peut-être « d’essayer encore ». Walker, l’astronaute qui l’accompagnait durant cette interview, a d’ailleurs pris exemple sur son propre historique, où elle a participé à cinq reprises, en 94, 96, 98, 2000 puis 2004, dans l’intention de décrocher son poste. La dernière tentative fut la bonne, et selon elle, chaque fois est différente. 

Devenir astronaute, un rêve pour des milliers d’enfants
— Max Pixel

Le caractère pour se démarquer

La forme physique est centrale

 Une autre spécificité sans cesse exigée et décortiquée par les examinateurs, c’est le caractère. Cela est valable depuis les balbutiements de la NASA, mais les astronautes doivent avoir des qualités, immuables depuis des décennies : patience, ambition, bravoure, charisme. De quoi tenir les chocs, psychologiques et physiques, de missions embarquées qui durent occasionnellement plusieurs mois. Matériellement, le comité d’entretien, qui passera au crible votre dossier, travaillera à voir si vous avez le potentiel de devenir un bon compagnon de voyage et de cohabitation. L’humour est donc, tout naturellement, une qualité qui peut être plébiscitée.

Décollage d’une navette spatiale de la NASA
Max PixelCreative Commons

D’autres conditions sont nécessaires afin d’évoluer en un solide astronaute : premièrement, la forme physique est bien évidemment centrale. Les épreuves et les circonstances, que ce soit sur Terre ou dans l’espace, repousseront sans cesse vos limites. Au moment de sa candidature, il tombe sous le sens d’être en bonne santé, sans antécédents médicaux qui pourraient freiner la progression. Puis, si le Graal est décroché, l’agence spatiale, NASA ou équivalente, programme une batterie d’examens et d’exercices pour vous mettre au diapason, quotidiennement. Ces dernières années, les machines se sont sans cesse développées et les simulations sont quasi réalistes. De quoi se préparer efficacement pour les prochaines explorations, notamment pour les missions habitées qui sont prévues vers la Lune ou Mars d’ici quelques années. Rappelons qu’un futur astronaute doit pouvoir justifier 1000 heures de vol au minimum. 

Être polyglotte, une nécessité vitale

 Ultime condition, et pas des moindres : parler le russe. Oui, il ne suffira pas, pour un astronaute français, de savoir communiquer en anglais, langue universelle. Il faudra donc partir, dans la majorité des cas, de zéro pour assimiler les rudiments nécessaires de cette langue, qui s’avèrera vitale si une urgence à bord se manifeste, et que votre seule solution est de contacter la radio en russe. Thomas Pesquet a d’ailleurs expliqué que « le plus difficile dans la préparation de la mission » était de l’apprendre.

— Wikilmages / Pixabay

L’un des métiers les plus difficiles au monde

Un entrainement quotidien

 En France, contrairement à la NASA, il faut impérativement une expérience professionnelle et des études plus approfondies : si nous prenons l’exemple de Thomas Pesquet, il a été chercheur au CNES, puis pilote à Air France en 2006. Ensuite, des tests psychologiques sont réalisés afin de clôturer votre dossier. Puis, régulièrement, l’Agence spatiale européenne (ESA) sélectionne quelques élus parmi les milliers de candidatures. Dans un métier aussi difficile d’accès, il est pourtant probable de penser que des places feront leur apparition d’ici quelques années. Les missions vont se multiplier, ce qui induira logiquement plus de personnel. Même si les modalités seront toujours les mêmes, le nombre d’admis augmentera, en Europe comme en Amérique.

Ainsi, devenir astronaute est un véritable parcours du combattant, incluant un entraînement quotidien. Les exercices sont d’abord mentaux, avec un caractère cultivé, des connaissances, générales et scientifiques ; des langues à maîtriser sur le bout des doigts. Puis, la condition corporelle est au centre du métier, avec une santé de fer, une compréhension des appareils, des milliers d’heures de formation et une capacité d’adaptation à toute épreuve. La profession la plus rêvée par les enfants est donc un cocktail explosif d’excellence académique, de forme physique et de solidité psychologique…     

Vue de l’Italie, depuis la Station spatiale internationale
— NASA / Wikipedia

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1 Commentaire
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jackie
jackie
2 années

c de la merde y a rien