Conan le Barbare ! Qu’est-ce que ce nom vous évoque ? La silhouette d’Arnold Schwarzenegger ? Les comics de chez Marvel ? Ou peut-être les romans dont sont tirées toutes ces aventures ? Dans tous les cas, il est indéniable que Conan est devenu une icône bien particulière de la culture et qu’il est difficile de trouver un seul média où ses histoires ne sont pas utilisées d’une manière ou d’une autre. Focus sur ce personnage culte du genre fantastique !
Origines
Robert Ervin Howard (1906 – 1936) était un auteur de pulp dans différents genres, mais est principalement connu pour ses histoires fantastiques et plus particulièrement celles de Conan le Barbare. Depuis son enfance, il rêve de devenir un écrivain accompli et passe le plus clair de son temps à lire des livres. Il fait publier ses premières histoires à l’âge de 23 ans et rejoint la publication du célèbre Weird Tales, où était également publié Lovecraft. Ainsi, en 1929 apparaît l’histoire The Shadow Kingdom mettant en scène le personnage de Kull d’Atlantis. Influencé par les histoires de son collègue et ami H. P. Lovecraft, il compose un personnage légèrement plus subtil que celui qu’il engendrera par la suite en s’inspirant de Kull : Conan le Barbare.
Dans le monde de Conan, on voyage 14 000 ans en arrière pour atterrir dans l’Âge Hyborien, une époque fictive qui sert de décor aux récits de Robert Howard. Le nom est une variation de l’équivalent en grec ancien de hyperboréen, c’est-à-dire ceux vivant au-delà de Borée, soit le vent du nord. Dans la mythologie grecque, cela désigne une terre parfaite à l’image du mythe d’Atlantide (souvenez-vous du nom de Kull). Dans cette époque glaciaire, Howard place différents royaumes qui correspondent à différentes mythologies. Conan, comme son nom l’indique, est un barbare, mais c’est surtout un aventurier qui ne s’enracine nulle part. Robert Howard pensait que « Le barbarisme est l’état naturel de l’Humanité. La civilisation est accidentelle, une fantaisie des circonstances. Mais en fin de compte, le barbarisme triomphera toujours. »
Les romans
Comme cela se faisait à cette époque, la majorité des histoires sont publiées une à une dans des revues littéraires. Dépendant du succès de l’auteur, ces dernières seront peut-être reliées entre elles ou réécrites afin de former un roman à part entière. Pour ce qui est des histoires de notre barbare favori, 8 romans principaux ont vu le jour, publiés en France seulement dans les années 80 autour de la sortie des films, mais malheureusement remaniées à outrance par les éditeurs. Il a fallu attendre 2007 pour avoir des rééditions dignes de ce nom regroupant des dizaines d’histoires de Conan dans trois volumes : Conan le Cimmérien, Conan : L’heure du dragon et Conan : Les Clous rouges.
Le héros est un homme imaginé comme un Celte aux yeux bleus et aux cheveux noirs. Un être massif à la force inégalable. Il fait la rencontre de personnages plus grands et parfois plus importants, mais sa force incroyable n’est qu’accentuée par son agilité que l’auteur apparente aux mouvements d’une panthère. Même si les costumes changent dans les couvertures, les comics et les films, Howard écrit Conan habillé de façon différente suivant les aventures. Le personnage s’adapte à son environnement et n’est pas seulement la brute que l’on peut avoir en tête à l’énonciation du nom de Conan. Très intelligentes, ses aventures aux quatre coins du monde l’ont forcé à apprendre de nombreuses capacités qu’il met à profit dans les histoires suivantes.
Lorsque l’on fait sa connaissance, il tente de régner sur le royaume de Aquilonia après avoir étranglé le roi sur son propre trône. Il va très vite comprendre que ce n’est pas parce qu’il était assez fort pour prendre le pouvoir qu’il est plus qualifié que l’ancien roi pour gouverner. De là vont s’enchainer complots, magies occultes, objets mystérieux et quêtes dangereuses. Les histoires ne sont pas aussi unidimensionnelles que l’on pourrait le penser et prennent parfois une tournure plus sombre jusqu’à ce que Conan fasse rire le lecteur pour détendre l’atmosphère. Encore une fois, ce n’est pas toujours un trait que l’on raccroche à Conan, mais le héros barbare a beaucoup d’humour et offre un contraste intéressant avec la rage dont il peut faire preuve durant les combats.
Les comics
Après quelques numéros dans des comics mexicains dès les années 50, Conan revient en force en 1970 lorsque Marvel adapte les histoires, écrites par Roy Thomas et illustrées par Barry Windsor-Smith. De son succès s’engendre une autre série en noir et blanc en 1974, plus mature et illustrée par John Buscema (Avengers, Surfeur d’argent). Cette dernière est encore mieux reçue et est toujours vue comme l’un des comics les plus cultes des années 70. Malgré tout ça, l’intérêt s’estompe rapidement dans les années 80 sans que les films puissent les faire rebondir. De 1980 à 1989, King Conan peine à se démarquer et quelques reboots bancals dans les années 90 poussent Marvel à vendre les droits à Dark Horse Comics.
Rebaptisé très simplement Conan, la nouvelle série de comics s’étend sur 50 numéros de 2004 à 2008, puis s’enchaîne avec Conan le Cimmérien pendant 25 numéros jusqu’en 2010, Conan : La route des rois jusqu’en 2012, Conan le Barbare également pendant 25 volumes jusqu’en 2014 pour arriver plus récemment à Conan le Vengeur depuis la même année. Des illustrations magnifiques et une écriture impeccable qui redonnent vie à ce récit qui n’a pas fini de faire rêver les amateurs d’heroic fantasy. Dark Horse Comics mélange les récits d’origine de Howard à des personnages qui dialoguent dans le futur de Conan et servent de narrateur à l’histoire.
Les films
Dès 1975, le producteur Edward Summer tente de faire naitre un film autour des aventures de Conan qui, à l’instar des films James Bond, reprendraient plusieurs éléments de différents récits pour en faire un film captivant, mais cohérent. Il faudra attendre 1982 pour que le film réalisé par John Milius (scénariste sur Apocalypse Now puis co-créateur de la série Rome) sorte sur grand écran. Au casting, on ne vous apprendra rien : Arnold Schwarzenegger. Après tout, on est dans un film d’action des années 80 et il pourrait être le modèle ayant servi à certaines illustrations des années 30 ! Avec des épées forgées pour l’occasion, Arnold se transforme en barbare et propulse Conan en tête du box-office.
Après une ouverture qui utilise la célèbre phrase de Friedrich Nietzsche, « Ce qui ne tue pas rend plus fort », un narrateur qui se présente comme le chroniqueur de la vie de Conan nous conte ses origines. Le sorcier maléfique Thulsa Doom attaque et détruit le village des parents de Conan alors que ce dernier n’est qu’un enfant. Devenu esclave, mais se fortifiant au fil des années, il est utilisé comme sorte de gladiateur et souhaite plus que tout prendre sa revanche sur le sorcier. Par le sang, il gagnera sa liberté et pourra s’engager sur sa quête de vengeance. Grâce au succès du film, une suite est faite en 1984 : Conan le Destructeur. Cette fois, Conan a perdu l’amour de sa vie et lorsque la reine Taramis lui promet de ramener sa bien-aimée à la vie, il accepte d’escorter une princesse pour aller voler un artéfact divin.
Presque cent ans après sa conception, les histoires de Conan le Barbare attirent toujours les foules. Un récit d’aventures qui a passé l’épreuve du temps, car il fait résonner des thèmes intemporels. En plus d’un monde alternatif fantastique, Conan est un personnage mémorable que les créateurs de différents médias n’ont pas pu s’empêcher d’adapter. Quel est pour vous le meilleur moyen de découvrir l’univers de Conan : les livres, les comics ou les films ?
Par Florent, le