Une nouvelle étude des autorités de santé américaine met en avant les caractéristiques des composants des crèmes solaires. Si la dangerosité de ces éléments n’est pas prouvée avec certitude, il y a tout de même de quoi inquiéter les consommateurs, notamment à l’approche de l’été.
DES COMPOSÉS CHIMIQUES DANS LE SANG
L’expérience se porte sur 24 sujets sains. Durant 4 jours, ils ont appliqué 4 protections salaires dont deux sprays, une lotion et une crème. Ils ont ensuite subi des prises de sang. A l’issue de cette expérience, certains composants ont été retrouvés dans le sang des sujets.
Sur les 6 personnes qui utilisaient des protections contenant de l’ecamsule, 5 avaient absorbé une quantité jugée significative dans leur sang. De plus, tous les volontaires présentaient un taux de concentration d’oxybenzone dans leur sang relativement élevé à la fin du deuxième jour de l’expérience. Les autres composants présents sont l’avocrylène et l’avobenzone.
Ces composants, potentiellement dangereux, doivent faire l’objet de nouvelles études
Certains composants, notamment l’oxybenzone, sont déjà controversés. Ils sont considérés comme néfastes pour l’environnement car lorsqu’ils s’infiltrent en grande quantité dans l’eau, ils peuvent être des perturbateurs pour la flore marine. Pour l’être humain, il constitue un allergène, et peut être un perturbateur endocrinien. Néanmoins, sa dangerosité n’est réelle que lorsqu’il est présent en grande quantité dans les crèmes solaires, et par conséquent s’il est vivement absorbé dans le sang. Or, le taux de concentration autorisé selon les réglementations européennes (6%) fait que, en deçà de ce seuil, il ne devrait pas représenter une menace pour les consommateurs.
Il est pourtant essentiel de continuer à appliquer la crème solaire
Les auteurs de l’étude ainsi que les dermatologues recommandent vivement de continuer à utiliser des protections solaires. Leur rôle est fondamental, étant donné que l’exposition aux rayons UV du soleil augmente avec certitude le risque d’un cancer de la peau.
L’étude présente un certain nombre de limites : les sujets ont appliqué l’équivalent de 2 bouteilles standard d’écran solaire en l’espace de 4 jours, alors que la consommation moyenne par personne est plutôt de l’ordre d’une à deux bouteilles par an. De plus, les effets des composants absorbés dans le sang des sujets, notamment dans des quantités réduites, ne sont pas parfaitement connus. S’il est nécessaire d’approfondir le sujet, il est encore trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme.
Il est tout de même possible de s’orienter, par précaution, vers des crèmes solaires certifiées bio qui ne contiennent pas ces composants.
Par Yasmine Amimoussa, le
Source: Sciences et Avenir
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