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Climat : une étoile aurait déclenché un bouleversement planétaire il y a 56 millions d’années… et si cela pouvait recommencer ?

Vue artistique d’un impact énergétique provenant d’une étoile sur la Terre, avec une explosion lumineuse, des orages violents et des forêts perturbées par l’événement.
Le passage d’une étoile pourrait-il déclencher un bouleversement climatique global ? Certains chercheurs l’envisagent pour expliquer un réchauffement vieux de 56 millions d’années.

Un réchauffement brutal. Des océans bouleversés. L’apparition des premiers primates. Et si tout avait commencé par le passage d’une étoile un peu trop proche ?

Un réchauffement climatique fulgurant, lié à une perturbation céleste encore mystérieuse

Il y a 56 millions d’années, la Terre a subi un emballement climatique d’une intensité rare. Les scientifiques parlent du maximum thermique du passage Paléocène-Éocène. À cette époque, les températures ont grimpé de 5 à 8 °C. Résultat : de nombreuses espèces marines disparaissent, les climats tropicaux gagnent du terrain, et les primates font leur apparition.

Depuis des décennies, les chercheurs cherchent la cause de ce bouleversement. Certains avancent l’idée de gigantesques éruptions volcaniques, d’autres évoquent l’impact d’une comète. Mais aujourd’hui, une nouvelle hypothèse attire l’attention : un passage stellaire pourrait avoir influencé l’équilibre de notre planète.

Notre Système solaire ne reste pas immobile. Il se déplace lentement à travers la Voie lactée, croisant parfois des étoiles errantes. Ces survols sont rares, mais pas exceptionnels. Il y a 70 000 ans, par exemple, l’étoile de Scholz a traversé le nuage d’Oort, une région glacée peuplée de comètes en sommeil. Certains pensent que ces rencontres peuvent déclencher des perturbations à grande échelle.

Comment une étoile errante pourrait modifier l’orbite de la Terre et déclencher un changement climatique

En 2024, une équipe de chercheurs a proposé une nouvelle piste. Selon leurs calculs, le passage d’une étoile à proximité du Système solaire peut déstabiliser l’orbite des planètes géantes, comme Jupiter ou Saturne. Ces perturbations gravitationnelles peuvent alors se transmettre à la Terre. À long terme, elles modifient l’orientation et l’excentricité de notre orbite, avec des conséquences sur le climat mondial.

Des scientifiques de Yale et de l’université d’Hawaï ont voulu tester cette hypothèse. Pour cela, ils ont construit des modèles très détaillés, intégrant toutes les données connues sur les survols stellaires des 56 derniers millions d’années. Contrairement à d’autres études plus simplifiées, leurs simulations n’ont révélé aucune corrélation entre ces passages et les grands événements climatiques.

Selon eux, les étoiles de passage n’ont pas influencé directement le paléoclimat terrestre. Leur trajectoire, leur vitesse, et même leur masse, ne suffisent pas à provoquer un déséquilibre notable. En revanche, les scientifiques pointent un facteur stabilisateur souvent sous-estimé : la Lune.

Grâce à la Lune, la Terre reste stable malgré les influences cosmiques… mais pour combien de temps ?

La Lune ne sert pas qu’à éclairer nos nuits. Elle agit aussi comme un verrou gravitationnel. Elle stabilise l’axe de rotation de la Terre et limite les variations d’orbite. Même lorsque des étoiles s’approchent, cette présence lunaire amortit les effets potentiels.

C’est justement ce mécanisme qui expliquerait pourquoi la Terre a traversé 56 millions d’années de passages stellaires sans changement climatique majeur lié à ces événements.

Mais une nouvelle étoile approche. Son nom : Gliese 710. C’est une naine orange qui, dans 1,3 million d’années, passera à seulement 0,1663 année-lumière de la Terre. Elle traversera probablement elle aussi le nuage d’Oort, réveillant des milliers de comètes dormantes.

Pour l’instant, les chercheurs ne s’attendent pas à un impact direct sur le climat. Mais l’incertitude demeure. Les effets pourraient être indirects, progressifs, discrets. Ils rappellent surtout une chose : la stabilité de notre climat dépend d’un équilibre fragile, entre la mécanique céleste, l’orbite terrestre et notre propre étoile.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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