Des astronomes ont récemment publié une image spectaculaire révélant la structure d’une tache solaire massive. Le cliché avait été pris en janvier dernier, alors que cette dernière obscurcissait temporairement la surface de notre astre.
Une précision inédite
Correspondant à des zones où le champ magnétique est particulièrement intense, ce qui empêche les masses de gaz chaud d’atteindre la surface du Soleil (appelée photosphère), les taches solaires se révèlent légèrement plus froides (4 150 °C environ) que le reste de leur environnement et apparaissent très sombres. Pour réaliser l’impressionnant cliché visible ci-dessous, les chercheurs ont utilisé le télescope solaire Daniel K. Inouye, situé sur l’île de Maui (Hawaï).
Pourvu d’un réflecteur de 4 mètres, le dispositif offrira à terme la résolution spatiale, temporelle et spectrale nécessaire pour mesurer les structures magnétiques relativement petites présentes à la surface de notre astre et dans son atmosphère. Des vues aussi détaillées permettront notamment aux astronomes de mieux comprendre les processus magnétiques et plasmiques régissant l’activité solaire.
Débutée en 2013, la construction du télescope a été ralentie par la crise sanitaire, mais les chercheurs estiment que celui-ci pourrait être pleinement opérationnel courant 2021. Précédemment, le dispositif avait permis d’obtenir une vue de 36 500 x 36 500 kilomètres du Soleil avec un niveau de détail sans précédent, révélant notamment les cellules de convection (ou granules) se formant dans le plasma turbulent qui compose la surface de l’astre.
Le cliché capturé en début d’année par le télescope couvre une région de 16 000 kilomètres de diamètre, qui ne représente qu’une infime portion de la surface du Soleil. Autour de la tache solaire, on observe une région striée inhabituelle résultant d’une interaction entre des gaz plus chauds et plus froids façonnés par de puissants champs magnétiques et de la matière surchauffée provenant de l’intérieur de l’astre.
« Cette tache représente l’une des premières du nouveau cycle d’activité solaire de 11 ans »
« L’image atteint une résolution spatiale environ 2,5 fois plus élevée qu’auparavant, et révèle des structures magnétiques de 20 kilomètres de diamètre à la surface de l’astre », explique le Dr Thomas Rimmele, auteur principal de l’article décrivant la tache solaire, paru dans la revue Solar Physics.
« Cette tache représente l’une des premières du nouveau cycle d’activité solaire de 11 ans. Notre étoile n’ayant franchi le minimum solaire – le point où elle présente la plus faible activité – qu’en décembre 2019, cette activité devrait augmenter à mesure que le Soleil progresse vers son maximum solaire prévu pour juillet 2025 », poursuit le chercheur. « Il ne pouvait donc y avoir de meilleur moment pour que le télescope solaire Daniel K. Inouye débute sa carrière scientifique. »
Par Yann Contegat, le
Source: Eurekalert
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