Dans le centre de l’Italie, des archéologues ont révélé de nouveaux vestiges contribuant à éclairer l’histoire de Frégelles, qui avait défié l’autorité romaine il y a plus de deux millénaires.
La chute d’une cité prospère
Fondée par les Sidicins au IVe siècle avant notre ère, dans ce qui correspond aujourd’hui à la province de Frosinone, Frégelles avait rapidement attiré l’attention de la République romaine. En raison de sa position stratégique, cette dernière y avait établi une colonie en 328 avant notre ère. Principalement afin de se protéger des incursions samnites, groupement de communautés originaires des reliefs de l’Italie centrale.
S’étant illustrée en 212 avant notre ère en détruisant le pont sur le Liri afin de ralentir la progression des troupes d’Hannibal, cette cité entourée de vallées fertiles et disposant de ressources en eau abondantes faisait partie des 18 colonies restées fidèles à Rome trois ans plus tard.
Suite au rejet des propositions du sénateur Marcus Fulvius Flaccus, qui visaient à étendre les droits romains aux peuples alliés de la République, cet important centre économique se révolta en 125 avant notre ère. La rébellion fut rapidement matée par les forces du magistrat Lucius Opimius, qui détruisirent la ville et déportèrent nombre de ses habitants à Rome, où ils furent jugés et persécutés.
Archaeologists have excavated the remains of Fregellae, an ancient city in central Italy that revolted against the Roman Republic.https://t.co/j4WOaGXhGX pic.twitter.com/zmMKSlw6Wo
— Sarah (@Sarah404BC) September 19, 2024
Mises au jour l’an passé, les fondations d’un camp militaire temporaire ont récemment pu être étudiées en détail. Offrant un aperçu de l’importante logistique déployée par les Romains, la structure mesurait 143 mètres de long pour 90 de large et était entourée d’un fossé et d’un rempart.
Un vaste domaine agricole
Les dernières fouilles réalisées à la périphérie de l’ancienne cité ont également révélé les vestiges d’un vaste domaine agricole, qui aurait appartenu à une famille membre de l’élite locale. Construit environ 80 ans avant la destruction de Frégelles, celui-ci comprenait une villa, produisait des fruits et des céréales, et disposait d’infrastructures vinicoles.
« Contrairement aux céréales et au fruits, le vin n’était probablement pas produit uniquement pour le marché local », estime l’archéologue Dominik Maschek. « ll est fort possible que cela ait été négocié au sein des réseaux commerciaux méditerranéens jusqu’en Espagne et en France. »
Selon le chercheur, la destruction de Frégelles a porté un coup fatal à l’économie locale, conduisant à l’abandon du site pendant plus de 170 ans.