
Grâce à une missive rédigée à la toute fin du XVIIe siècle, des archéologues mexicains sont parvenus à localiser la cité perdue de Sak-Bahlán, ultime bastion des rebelles mayas situé dans la région du Chiapas.
La cité maya de Sak-Bahlán
Après avoir été chassé de la cité de Lakam Tun par les conquistadors en 1586, le groupe maya des Lacandons s’était retranché dans les jungles épaisses du sud du Mexique, où il a fondé la cité de Sak-Bahlán, ou « terre du jaguar blanc ». Celle-ci leur a permis d’échapper pendant plus d’un siècle à l’ingérence coloniale.
Tout a basculé en 1695, lorsqu’un groupe mené par le frère espagnol Pedro de la Concepción l’a découverte. Prise par les Espagnols, la cité a été rebaptisée Nuestra Señora de los Dolores (ou « Notre-Dame des Douleurs »). Elle a été définitivement abandonnée en 1721 et rapidement envahie par la végétation.
Si plusieurs expéditions avaient été entreprises au cours des dernières décennies pour la localiser, ce n’est que récemment que ses vestiges ont pu être identifiés.
🔴 Sak-Bahlán, la última ciudad maya que resistió la Conquista
— El Universal (@El_Universal_Mx) August 2, 2025
🔎 La búsqueda de la ciudad perdida de Sak-Bahlán, también conocida como “La tierra del jaguar blanco”, hoy tiene una posible ubicación, la más probable en su historia luego de desaparecer, pero los investigadores no… pic.twitter.com/Y7tkg1uBjF
Les archéologues de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire du Mexique (INAH) ont expliqué s’être essentiellement basés sur des correspondances du frère Diego de Rivas rédigées en 1698 pour reconstituer l’itinéraire emprunté par les colons espagnols.
Un travail d’investigation minutieux
L’une des lettres évoquait un groupe de soldats ayant mis quatre jour pour atteindre la rivière Lacantún depuis Nuestra Señora de los Dolores. Ils ont ensuite navigué pendant deux jours pour rallier « El Encuentro de Cristo », où ce cours d’eau se jette dans le fleuve guatémaltèque Pasión. Là, ils ont abandonné leurs canoës et marché jusqu’au lac Petén Itzá.
« À partir des lieux mentionnés, que j’avais géoréférencés, j’ai pu établir plusieurs itinéraires potentiels impliquant quatre jours de marche depuis Sak-Bahlán », explique Josuhé Lozada Toledo, de l’INAH.
En se basant sur la topographie de la région, la densité de la végétation et la quantité de vivres qui auraient pu être transportées, l’archéologue a pu estimer précisément l’emplacement de Sak-Bahlán. Décrite comme « la plus éprouvante de toute sa vie », une récente expédition financée par la chaîne Discovery Channel a permis à son équipe de documenter un ensemble de preuves archéologiques confirmant qu’il s’agissait bien de la cité maya perdue.
Précédemment, une civilisation maya perdue avait été redécouverte au Guatemala.