L’abandon d’un « banal » sachet de Cheetos dans un système de grottes nord-américain classé au patrimoine mondial de l’UNESCO aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour l’écosystème local.
Effet Cheetos
Le sachet en question, qui contenait encore plusieurs de ces biscuits soufflés, avait été laissé par un visiteur indélicat dans la bien nommée « Big Room » des grottes de Carlsbad (Nouveau-Mexique), mesurant 1 220 mètres de long, pour 191 de large et 78 de haut. À en croire le communiqué du Service des parcs nationaux (NPS), le désastre a été évité de peu.
« Le maïs transformé, ramolli par l’humidité de la grotte, a formé un écrin parfait pour la vie microbienne et les champignons. Les grillons, les acariens, les araignées et les mouches ont rapidement formé une chaîne alimentaire temporaire, dispersant les nutriments dans la grotte et les formations environnantes », précise-t-il. « Les moisissures se développent sur les surfaces environnantes, meurent et empestent. Et le cycle continue. »
Les gardes forestiers ont passé une bonne vingtaine de minutes à retirer soigneusement ces déchets et la moisissure apparue sur les parois de la grotte. « À l’échelle humaine, un sachet renversé peut sembler anodin, mais il peut avoir des répercussions considérables pour la vie souterraine », ont-ils rappelé.
Selon les données du NPS, la pollution constitue un problème majeur pour les parcs nationaux américains, avec plus de 300 millions de visiteurs générant annuellement près de 70 millions de tonnes de déchets.
Le cas Lascaux
Largement coupées du monde extérieur, les grottes abritent un large éventail d’organismes uniques et hautement adaptés, particulièrement vulnérables aux changements environnementaux.
La grotte de Lascaux, découverte dans les années 1940 dans le sud-ouest de la France et connue pour abriter certaines des oeuvres pariétales les plus spectaculaires au monde, en constituent un bon exemple.
Devenu en peu de temps une véritable attraction touristique, l’endroit avait vu ses niveaux d’humidité et de gaz carbonique augmenter largement, conduisant au développement de champignons et de lichens qui allaient détériorer ses précieuses œuvres préhistoriques et entraîner sa fermeture au public en 1963.