Comment les chats parviennent-ils à se faufiler dans des espaces étroits ?

Les chats, avec leur agilité, semblent capables de défier les lois de la physique en se glissant dans des espaces incroyablement petits. Cette compétence, qui paraît presque magique, repose en fait sur des particularités anatomiques qui leur permettent de se contorsionner de manière impressionnante. Mais qu’est-ce qui leur donne cette souplesse et leur permet de s’infiltrer dans des espaces apparemment trop petits pour eux ?

Une ceinture scapulaire flexible

L’un des facteurs les plus cruciaux qui permettent aux chats de se faufiler dans des ouvertures étroites est leur structure osseuse particulière, notamment au niveau de la ceinture scapulaire. Chez les humains, cette région du corps est composée des omoplates et des clavicules, des os rigides connectés entre eux qui servent à stabiliser les épaules et à fournir une base solide aux muscles des bras. Cette structure, bien que fonctionnelle pour l’Homme, limite la flexibilité dans certaines directions.

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Chez les chats, cependant, la ceinture scapulaire est bien plus flexible. Contrairement aux humains, leurs omoplates ne sont pas fixées au reste du squelette par des os, mais uniquement par des muscles. Ce détail, selon la Catonsville Cat Clinic du Maryland, donne aux chats une incroyable souplesse au niveau des épaules.

De plus, selon Nathalie Dowgray, directrice de la Société internationale de médecine féline au Royaume-Uni, les clavicules des chats sont beaucoup plus petites que celles des humains et ne sont pas non plus attachées de manière rigide au squelette. Cette différence anatomique permet aux chats d’aplatir leur corps et de se faufiler dans des espaces très restreints.

Une adaptation évolutive

Cette capacité à se faufiler dans de petits espaces a une origine évolutive. Comme l’explique Mme Dowgray, cette aptitude donne aux chats un avantage certain dans la chasse de petites proies comme les souris, mais elle leur permet également de se cacher rapidement pour échapper à des prédateurs. 

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Les chats sont aussi connus pour rechercher activement des petits espaces confinés, surtout lorsqu’ils se sentent menacés ou stressés. Mme Dowgray explique que se cacher dans des espaces restreints, comme sous un lit ou dans une boîte, permet aux chats de se sentir en sécurité et protégés. Ces comportements sont souvent observés lorsque les chats sont confrontés à des situations stressantes, comme un changement d’environnement.

Cependant, ces petits refuges ne sont pas utilisés uniquement pour échapper à la peur. Les chats apprécient également ces espaces pour leur intimité, cherchant des lieux où ils peuvent se retirer du monde extérieur. 

Rôle des moustaches

Outre leur structure osseuse flexible, les chats disposent d’un autre atout pour évaluer les espaces dans lesquels ils se faufilent : leurs moustaches. Ces longs poils, aussi appelés vibrisses, sont bien plus que de simples accessoires esthétiques. En réalité, les moustaches des chats sont profondément ancrées dans la peau et sont riches en terminaisons nerveuses, ce qui les rend extrêmement sensibles aux vibrations et aux mouvements de l’air.

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Grâce à ces vibrisses, les chats peuvent déterminer avec une grande précision la taille d’une ouverture avant même de tenter de la traverser. Elles fonctionnent comme un système de détection sophistiqué, fournissant des informations sur l’environnement immédiat du chat. Cela permet d’éviter des situations potentiellement dangereuses, comme rester coincé dans un espace trop étroit.

La science derrière les contorsions

Le physicien Marc-Antoine Fardin, de l’université Paris-Diderot, a exploré en 2014 la question de savoir si les chats pouvaient être considérés comme des liquides. Bien que son étude ait remporté le prix Ig-Nobel, un prix humoristique récompensant des recherches qui « font d’abord rire, puis réfléchir », elle pose une question intéressante sur la manière dont les chats s’adaptent à leur environnement.

Dans une étude plus récente, publiée en 2024 dans la revue iScience, des chercheurs ont observé la capacité des chats à se faufiler dans des ouvertures de tailles variées. L’étude a révélé que les chats peuvent passer à travers des trous plus étroits que la largeur de leur poitrine, mais qu’ils ralentissent lorsqu’ils approchent de ces ouvertures. L’étude suggère que les chats ont une conscience aiguë de la taille de leur propre corps, ce qui leur permet de décider s’ils peuvent ou non passer par une ouverture.

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