
L’examen de centaines de figures funéraires antiques récemment découvertes a suggéré la réappropriation d’un tombeau royal par un pharaon de la XXIIe dynastie égyptienne.
La dépouille de Sheshonq III dans le tombeau d’Osorkon II
Statuettes constituant une part importante du mobilier funéraire de l’Égypte antique, les chaouabtis représentaient les serviteurs du défunt, répondant à l’appel d’Osiris et s’acquittant des travaux agricoles dans l’au-delà. Ces objets étaient présents en grand nombre dans les sépultures des plus éminentes figures égyptiennes (plus de 400 ont été trouvées dans le tombeau de Toutânkhamon).
Les dernières trouvailles en date ont été réalisées à Tanis, dans le nord du pays, par une équipe dirigée par l’égyptologue français Frédéric Payraudeau.
Lors des fouilles de la chambre nord du tombeau du pharaon Osorkon II (ayant régné entre 874 et 850 de notre ère), 225 chaouabtis en faïence, dont les inscriptions hiéroglyphiques évoquaient Sheshonq III, ont été découverts près d’un sarcophage anonyme.
Archaeologists have discovered 225 shabtis — figurines meant to work for the deceased in the afterlife — in a pharaoh's tomb. https://t.co/XCJP91h6L3
— Live Science (@LiveScience) November 24, 2025
Si le règne de ce dernier (825 à 773 avant notre ère) ne fut pas un long fleuve tranquille, avec une guerre dynastique sanglante l’ayant opposé aux rois du sud (ses cousins), il vit également la construction de nombreux monuments à Tanis, comprenant un tombeau opulent lui étant destiné.
Inhumation ou ré-inhumation ?
Associées aux inscriptions trouvées sur un mur adjacent, la présence des chaouabtis récemment étudiés indique que Sheshonq III a plutôt été inhumé (ou ré-inhumé) dans le tombeau d’Osorkon II. Une situation qui serait potentiellement liée aux âpres luttes concernant sa succession.
Cette hypothèse est appuyée par la présence d’artefacts associés à Sheshonq IV, dans le tombeau bâti par son prédécesseur. « Il l’aurait récupéré et transféré la dépouille de Sheshonq III dans la sépulture voisine d’Osorkon II », suppose Aidan Dodson, de l’université de Bristol.
Il ne s’agit pas du seul exemple de réappropriation funéraire récent. L’an passé, des archéologues avaient identifié le sarcophage de Ramsès II, ayant par la suite accueilli la dépouille d’un grand prêtre égyptien nommé Menkhéperrê.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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