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La nature a inventé les champignons hallucinogènes à deux reprises, et on ignore pourquoi

Un mystère « psychédélique »

champignons hallucinogènes
— anitram / Shutterstock.com

En examinant les représentants de deux genres fongiques, des chercheurs ont découvert qu’ils avaient développé indépendamment la capacité à produire de la psilocybine, puissante substance psychoactive.

Un arsenal biochimique complètement différent

On estime que les champignons ont commencé à produire les enzymes nécessaires à la synthèse de la psilocybine à la fin du règne des dinosaures, il y a environ 70 millions d’années. Consommées pour leurs effets psychotropes depuis des milliers d’années, les espèces concernées constituent aujourd’hui des alternatives thérapeutiques prometteuses pour le traitement de la dépression et d’autres troubles psychiques.

Si cette substance chimique est principalement produite par les représentants du genre Psilocybe, il s’avère que les inocybes, signifiant « chapeaux fibreux », en sont également capables. En examinant les mécanismes moléculaires impliqués, des chercheurs ont constaté que ces derniers utilisaient toutefois un « arsenal biochimique » complètement différent.

« Ces deux approches aboutissement au même résultat, avec un ensemble distinct d’enzymes qui catalysent les réactions nécessaires à la production de psilocybine chez les inocybes », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Angewandte Chemie International Edition.

Selon l’équipe, il s’agirait d’un probable exemple d’évolution convergente, lorsque deux espèces n’étant pas étroitement apparentées mais soumises à des contraintes environnementales similaires développent les mêmes adaptations.

psilocybine
— Alexander_Volkov / Shutterstock.com

Une potentielle stratégie anti-prédateur

Si les raisons de telles trajectoires évolutives restent à ce stade obscures, Dirk Hoffmeister, de l’université d’Iéna, évoque un possible mécanisme de défense anti-prédateur.

« Chez ces champignons, les lésions même les plus minimes entraînent une cascade de réactions chimiques qui les fait bleuir, révélant les produits de la dégradation de la psilocybine », détaille le chercheur.

La mise en évidence de cette seconde voie naturelle de synthèse de la psilocybine promet également de simplifier sa production future à des fins pharmaceutiques.

Plus tôt cette année, des expériences avaient montré que la psilocybine ralentissait le vieillissement de cellules humaines cultivées en laboratoire et allongeait également significativement la durée de vie de rongeurs âgés.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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