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Un champignon ravageur menace un tiers des espèces d’amphibiens au Panama

Le superchampignon peut même affecter d'autres espèces qui ne sont pas des amphibiens, selon les chercheurs

― K Hanley CHDPhoto / ShutterStock.com

Un champignon tueur menace d’exterminer les grenouilles dorées dans la région endémique du Panama mais aussi l’ensemble des amphibiens, dont les crapauds et salamandres.

Les grenouilles dorées menacées par un champignon tueur

Depuis 11 ans, aucune grenouille dorée (Atelopus zeteki) n’est observable sans son milieu naturel et d’origine, le Panama. La plupart de ces grenouilles (environ 1500) se trouvent dans des zoos aux États-Unis, afin de perpétuer leur reproduction. Sinon, à l’abri, environ 200 grenouilles dorées sont confinées dans des aquariums, au Smithsonian Tropical Research Institute (STRI). Ici, sur le canal Gamboa, au nord de la ville de Panama, toutes les conditions sont réunies pour se rapprocher au maximum de leur habitat naturel : système d’irrigation, roches, végétations sous une lumière ultraviolette et une bonne température.

L’environnement naturel est désormais trop hostile et dangereux pour l’ensemble des amphibiens et pas seulement les grenouilles : un champignon tueur se propage dans l’eau. Il menace d’exterminer un tiers des espèces d’amphibiens au Panama.

« Au Panama, nous pouvons dire qu’environ un tiers des 225 espèces d’amphibiens sont menacées », avertit Roberto Ibañez, un chercheur du STRI titulaire d’un doctorat en zoologie de l’université du Connecticut (États-Unis), comme il est rapporté sur Sciences et Avenir.

© Brian Gratwicke / Wikimedia Commons

Un champignon tueur ?

Ce champignon, qui appartient au groupe des chytrides, est arrivé au Panama dans les années 1990, et depuis, menace les populations d’amphibiens. Il est ainsi à l’origine de la chytridiomycose, une maladie infectieuse responsable de la mort de 90 espèces d’amphibiens, d’après une étude publiée dans la revue Science.

Le parasite s’incruste dans la peau de l’amphibien et l’infecte. L’animal ne peut alors plus communiquer avec son environnement pour l’échange de sels et d’eau. Les dommages sont alors conséquents ; les fonctions vitales sont touchées et l’amphibien agonise, comme asphyxié.  

« C’est un superchampignon » qui « peut même affecter d’autres espèces qui ne sont pas des amphibiens », alerte Roberto Ibañez.

Les scientifiques expliquent que le champignon aquatique, nommé Batrachochytrium dendrobatidis et détecté au XXe siècle dans la péninsule coréenne, s’est déjà propagé dans le monde entier.

Groupe de champignons : « chytrides » © MidgleyDJ / WikiMedia Commons

Une source d’espoir ?

Au cours des précédentes années, certaines espèces qui étaient classées comme disparues ont été retrouvées. « Certaines grenouilles reviennent, elles ont trouvé le moyen de se défendre. Il y a de l’espoir », affirme la docteure en biologie et administratrice du jardin botanique, Angie Estrada.

2 000 spécimens et 12 espèces de grenouilles sont préservés au STRI, dans le but de les relâcher dans leur habitat naturel, dès lors qu’une solution sera trouvée contre le champignon. 

« De tous les animaux, les amphibiens sont le groupe le plus menacé au monde », explique Gina Della Togna, docteure en biologie moléculaire et cellulaire à l’université de Maryland au Panama. Elle mène un projet de reproduction en congelant le sperme des mâles afin de féconder les femelles. 

Selon un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF) publié récemment, plus de deux tiers des vertébrés ont disparu en moins de 50 ans. Ce résultat est d’autant plus inquiétant en zones tropicales d’Amérique centrale et du Sud, où la perte s’élève à 94 %.

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Par Frida Hussain, le

Source: Geo

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