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« C’est tout simplement exceptionnel » : un supermonstre galactique est en train de naître sous nos yeux, capté pour la première fois par James-Webb

Cinq galaxies en train de fusionner dans l’Univers jeune : une scène rarissime que le télescope James-Webb vient d’immortaliser. Une plongée dans le chaos créateur des premiers âges de l’Univers.

Image capturée par le télescope spatial James Webb montrant un amas de galaxies en interaction, révélant un monstre galactique aux confins de l’univers observable.
Grâce à ses instruments infrarouges ultra-sensibles, le télescope James-Webb a permis de découvrir un monstre galactique, témoin des premiers âges de l’Univers

Cinq galaxies en collision simultanée : un alignement presque impossible

Imaginez : à peine 800 millions d’années après le Big Bang, alors que l’Univers n’est qu’un bambin cosmique, cinq galaxies décident de se foncer dessus en même temps. Ce n’est pas un script de science-fiction, c’est un fait astronomique documenté par James-Webb. Un alignement aussi rare que spectaculaire, à tel point que les chercheurs parlent d’une chance statistique inférieure à 1 %.

Ce nouveau système, baptisé « Quintette du JWST » (attention, rien à voir avec le Quintette de Stephan), est un cas d’école pour les astrophysiciens. Pourquoi ? Parce que voir autant de galaxies fusionner simultanément, c’est comme tomber par hasard sur cinq comètes qui se percutent en plein ciel : improbable, mais incroyablement instructif.

James-Webb a confirmé une fusion active grâce à l’infrarouge

Si Hubble avait déjà repéré ces galaxies, il a fallu les yeux infrarouges du télescope James-Webb pour comprendre qu’elles étaient en train de fusionner activement. Grâce à la vision perçante de Webb, les scientifiques ont détecté un gigantesque halo de gaz englobant le système entier. Ce halo, c’est la signature indiscutable d’une fusion en règle.

Mieux encore : l’analyse spectroscopique montre que toutes ces galaxies partagent le même décalage vers le rouge, preuve qu’elles sont physiquement liées, et non juste voisines dans le ciel. Autrement dit : elles dansent ensemble dans un ballet gravitationnel déchaîné.

Cette collision géante déclenche une création frénétique d’étoiles

Là où le spectacle devient franchement fascinant, c’est dans l’intensité de la formation stellaire. Ce système regorge de gaz primordial, et les interactions gravitationnelles compressent ce gaz à tel point que de nouvelles étoiles naissent à un rythme effréné. C’est un vrai atelier de forge stellaire.

Les distances entre les galaxies, bien que colossales (43 300 à 60 700 années-lumière), n’empêchent pas les forces gravitationnelles de dessiner des ponts de matière entre elles. Ces structures, qu’on appelle « queues de marée », sont les cicatrices visibles d’une rencontre cosmique musclée.

Ce supermonstre pourrait devenir une galaxie morte dès son adolescence

Ce qui attend ce supermonstre galactique, c’est peut-être un avenir beaucoup plus calme… voire carrément mort. Car après cette explosion de création, le Quintette du JWST pourrait devenir, dans un milliard d’années, une galaxie massive mais sans activité stellaire. Un colosse cosmique au cœur figé.

Pourquoi cette transition ? En grande partie à cause des trous noirs supermassifs qui se trouvent potentiellement au centre de ces galaxies. Leurs vents galactiques, s’ils s’activent, pourraient balayer le gaz et stopper net la formation d’étoiles. Fin du spectacle.

Une pièce manquante du puzzle cosmique

Pour les astronomes, ce genre de découverte est une mine d’or. Elle révèle que l’Univers primitif était bien plus dynamique et violent que ce que nos modèles prédictifs laissaient entendre. Des structures aussi complexes, si tôt dans l’histoire de l’Univers ? C’est presque un casse-tête.

« C’est comme si on trouvait une mégalopole en pleine Préhistoire », explique Christopher Conselice, astronome à l’université de Manchester. Il faudra maintenant trouver d’autres systèmes similaires pour mieux comprendre à quel point ce phénomène est exceptionnel… ou pas tant que ça.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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