L’espérance de vie humaine a remarquablement augmenté depuis le XIXe siècle, mais la proportion mondiale de centenaires reste faible, avec moins de 100 individus par million d’habitants. Qu’en était-il durant l’Antiquité ?
Des « super-séniors » antiques ?
On estime que la longévité humaine a doublé sur une période d’environ 300 000 ans, avec des squelettes d’Homo sapiens et de Néandertal présentant généralement plus de signes d’âge avancé que les espèces d’hominidés antérieures. Un phénomène similaire, étroitement lié aux percées médicales et à l’amélioration des conditions d’hygiène, s’est de nouveau produit après la révolution industrielle.
À ce stade, il convient de faire la distinction entre l’espérance de vie, correspondant à la durée moyenne de la vie humaine dans une société donnée, et la durée de vie, qui désigne l’âge maximal qu’un individu atteint.
On estime que la première est restée remarquablement faible pendant la plus grande partie de l’histoire de l’humanité (elle ne dépassait pas 26 ans au début du XVIIIe siècle), en grande partie à cause des taux élevés de mortalité infantile. Dans la Rome antique, seuls 50 % des enfants auraient survécu jusqu’à l’âge adulte. L’analyse de squelettes européens et sud-américains datant de l’âge du bronze suggère des taux similaires de mortalité précoce.
Toutefois, cela ne signifie pas que les humains ne pouvaient pas atteindre un âge avancé. En 1994, des travaux basés sur les inscriptions des sépultures de près de 300 hommes gréco-romains avaient révélé un âge moyen de décès de 72 ans, avec un « super-sénior » antique ayant apparemment vécu jusqu’à 107 ans.
De possibles exemples célèbres dans l’Égypte et la Rome antique
Si une étude ultérieure, soulignant le caractère peu fiable de l’approche utilisée, avait estimé que les chances qu’un humain atteigne 100 ans avant le XIXe siècle étaient nulles, un ancien papyrus suggère que le pharaon Pépi II, né vers 2284 avant notre ère et ayant accédé au trône d’Égypte à l’âge de 6 ans, aurait régné 94 ans.
Dans ses écrits, le célèbre auteur romain Pline l’Ancien évoquait plusieurs individus exceptionnellement âgés, dont Terentia et Clodia, épouses de Cicéron et d’Ofilius, qui auraient respectivement vécu jusqu’à 103 et 115 ans. Encore une fois, la validité de ces sources reste discutable, et des analyses statistiques récentes suggèrent que les cas de « super-centenaires » (âgés de plus de 110 ans) n’auraient pu exister avant le XVIIIe siècle.
Concernant la démence, l’analyse d’anciens textes médicaux suggère que sa prévalence était nettement plus faible durant l’Antiquité.