Saviez-vous que nos cellules ont des sortes d’appendices qui leur permettent de détecter leur environnement ou de potentiels agresseurs comme des pathogènes ? Explications.
Un phénomène complexe
On les appelle filopodes et ils permettraient notamment à nos cellules de se déplacer, en adaptant notre squelette. « Ces structures jouent un rôle central en permettant aux cellules d’explorer leur environnement, de générer des forces mécaniques, d’effectuer une signalisation chimique ou de transmettre des signaux via des nano-ponts tunnels intercellulaires », ont expliqué des chercheurs de l’équipe du professeur Leijnse dans un récent article sur le sujet. « La dynamique des filopodes semble assez complexe car ils présentent un riche comportement de traction, de changement de longueur et de forme », explique l’équipe de recherche.
Lorsque le filopode est tordu, c’est comme un élastique qui se contracte et peut soudainement se déplacer tout seul, et qui peut revenir à sa configuration d’origine sans torsion. Les filopodes contiennent un noyau qui est constitué notamment de myosine. Il s’agit d’une protéine jouant un rôle fondamental dans les mécanismes de la contraction musculaire. Ces protéines s’enroulent autour des protéines d’actine (protéine musculaire jouant un rôle important dans l’architecture et les mouvements cellulaires), et les tirent dans des torsions ou des boucles. Le mouvement qui en résulte permet à ces sortes de tentacules cellulaires de ressentir leur environnement, d’interagir avec d’autres cellules ou micro-organismes et même de se déplacer.
« Ils sont capables de se plier – de se tordre, si vous voulez – d’une manière qui leur permet d’explorer tout l’espace autour de la cellule, et ils peuvent même pénétrer dans les tissus de leur environnement », explique le professeur Leijnse.
Une bonne nouvelle pour la médecine
Ces structures sont présentes dans une grande majorité des cellules de notre organisme, ce qui signifie que cela pourrait constituer une piste à explorer dans les recherches faites sur des maladies comme le cancer.
« Les cellules cancéreuses sont réputées pour leur caractère hautement invasif. Et il est raisonnable de croire qu’elles dépendent particulièrement de l’efficacité de leurs filopodes, en termes d’examen de leur environnement et de facilitation de leur propagation », déclare l’un des membres de l’équipe de recherche. Il ajoute d’ailleurs qu’il est « concevable qu’en trouvant des moyens d’inhiber les filopodes des cellules cancéreuses, la croissance du cancer puisse être bloquée ».
Bien sûr, de nombreuses recherches seront nécessaires. Pour l’instant, les scientifiques ne font qu’observer ce processus, mais cela promet de grandes avancées !