De récentes expériences ont montré que l’introduction de protéines de tardigrades dans des cellules humaines permettait de ralentir leur métabolisme, ouvrant la voie à de nouvelles thérapies anti-vieillissement.
Bouclier anti-stress
Mesurant moins d’un demi-millimètre de long, les étranges tardigrades font partie des créatures les plus robustes de notre planète : lorsqu’ils sont exposés à des températures glaciales, des radiations intenses ou de faibles niveaux d’oxygène, ils se dessèchent et se recroquevillent jusqu’à ce que les conditions redeviennent plus clémentes.
Un tel état de dormance, connu sous le nom de biostase et caractérisé par l’arrêt de leur horloge biologique, permet à ces organismes dont la durée de vie ne dépasse pas quelques mois, de subsister pendant des années, voire des décennies.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Protein Science, une équipe internationale de chercheurs a introduit les protéines conférant aux tardigrades ce super-pouvoir à l’intérieur de cellules humaines, afin de déterminer si des effets similaires se produisaient.
L’étude en laboratoire de cellules rénales humaines capables d’exprimer les protéines CAHS D a montré que celles-ci se gélifiaient et induisaient un ralentissement métabolique significatif, les rendant nettement plus résistantes au stress. Mieux encore, le processus était parfaitement réversible, avec un gel se dissolvant progressivement à mesure que ce dernier était soulagé.
D’importantes implications
« Nos résultats ouvrent la voie au développement de technologies centrées sur l’induction de la biostase dans les cellules et même dans des organismes entiers pour ralentir le vieillissement et améliorer le stockage et la stabilité », écrivent les chercheurs.
Une telle approche pourrait notamment permettre d’améliorer la conservation des cellules, tissus, organes ou médicaments sans avoir recours à la réfrigération.