Amis célibataires réjouissez-vous : votre situation amoureuse est bonne pour la santé ! Ce n’est pas une blague, une panoplie d’études scientifiques et de sondages montrent que les célibataires sont plus sociaux, plus minces, et tirent plus facilement parti du temps passé seul que les gens mariés ou en couple. Cicéron ne disait-il pas que le lit d’un célibataire était le plus confortable ?
Vers une réhabilitation de l’homo-celibatus
La psychologue Bella DePaulo, professeur à l’Université de Californie, prêche une vie de célibataire depuis des années. Le 24 avril 2017, elle publiait un article intitulé « Il y a plus de célibataires que jamais auparavant, et c’est une bonne chose » sur le site The Conversation ; elle y déconstruit les préjugés et les clichés dont souffrent les personnes ayant refusé le carcan matrimonial, à grands renforts d’études et d’argumentation solide.
C’est un fait : le célibat a la cote. Rien qu’aux États-Unis, 45 % de la population seraient célibataires, veufs, ou divorcés. Convaincue de la nécessité de changer le regard porté sur ce statut amoureux, Bella DePaulo parcourt le pays pour divulguer ses découvertes, comme au printemps 2017 lors d’une conférence Ted X où elle qualifie la vie de célibataire comme d’un « heureux pour toujours ». Et différentes études menées sur le sujet ne lui donnent pas totalement tort…
Les célibataires sont moins gras…
Difficile de nier les innombrables avantages que nous prodigue la vie de couple, facteur d’équilibre, de bonheur, de jouissance… et d’embonpoint. Ce n’est pas une blague : une étude de 2015 montre clairement que les gens mariés pèsent en moyenne 2,3 kg de plus que les célibataires ! Publiée dans la revue Social Science and Medecine, cette étude s’est concentrée sur 4 500 individus – mariés et célibataires – issus de 9 pays européens. Les chercheurs ont comparé leur indice de masse corporelle (IMC) et se sont très vite aperçus que les célibataires possédaient un IMC plus faible que celui des gens mariés. Une prise de poids qui ne s’explique pas tant par le régime alimentaire – beaucoup plus équilibré chez les participants mariés – que par le manque de sport…
À quoi bon sortir faire du footing en plein hiver quand vous pouvez céder aux plaisirs du brunch dominical à deux ? À quoi bon passer son temps à la salle de sport quand on peut rester sous la couette à regarder Netflix avec sa tendre moitié ? Cette liste non-exhaustive illustre à elle seule combien il est difficile de s’astreindre à une activité physique régulière quand on est en couple. Une difficulté mise en lumière par un sondage mené sur 13 000 personnes âgées de 18 à 64 ans. Il montre très clairement que les célibataires pratiquent une activité physique hebdomadaire plus importante que les gens en couple ou mariés.
Le célibat, vecteur de lien social
Aux dires de certains couples apparemment très au point sur le sujet, le célibat conduirait à l’isolement, à la dépression et même au suicide… Les célibataires seraient donc plus seuls et plus malheureux que les gens en couple ? Si ces raccourcis simplistes valent peut-être pour une poignée d’entre eux, les scientifiques en sociologie Natalia Sarkisian et Naomi Gerstel sont arrivées à une autre conclusion. En étudiant la manière dont les liens affectifs – proches, amis et voisins – pouvaient évoluer en fonction de la situation amoureuse, elles ont découvert que les célibataires n’étaient pas seulement plus enclins à utiliser les réseaux sociaux : ils étaient aussi plus susceptibles d’aider leurs amis virtuels, et même leur demander de l’aide si nécessaire. Des résultats qui demeurent stables même en tenant compte de la couleur de peau, du genre, ou du salaire. Les deux scientifiques écrivent dans leur rapport d’étude : « être célibataire augmente les connexions sociales des femmes et des hommes ».
« Garder quelques très bons amis autour de nous peut vraiment faire la différence pour notre santé et notre bien-être […] Il est donc intelligent d’investir dans les amitiés qui nous rendent le plus heureux. »
William Chopik
Plusieurs études suggèrent que l’amitié serait la meilleure clé pour atteindre sa quête du bonheur et vieillir dans de bonnes conditions. L’une d’entre elles, parue dans la revue médicale British Medical Journal en 2008, a clairement établi que les gens ayant des contacts réguliers avec 10 personnes ou plus étaient sensiblement plus heureux que celles qui ne le faisaient pas ; les amis étant extérieurs au cercle familial occupent par ailleurs une place particulièrement importante dans l’étude. William Chopik, professeur assistant de psychologie à la Michigan State University, a quant à lui dirigé deux études menées sur 280 000 personnes. Il a découvert que les amitiés devenaient de plus en plus importantes au fil des ans, et qu’elles constituaient le meilleur indicateur de santé et de bonheur chez les personnes âgées.
« It’s just me, myself and I »
Ce qui définit l’essence même du célibat, c’est la solitude. Les célibataires passent pour être des âmes esseulées et désoeuvrées, une croyance populaire infirmée par de nombreuses études. Ils ont beau être confrontés à la solitude, ils ne s’enferment pas pour autant dans l’isolement : ils savent tirer parti de ce temps passé seul pour accroître leur sentiment de liberté, leur créativité… Et même dans certains cas leur productivité, selon Amy Morin. Dans un article intitulé intitulé « 7 manières dont les gens mentalement puissants savent tirer avantage de la solitude » et publié sur Business Insider, la psychothérapeute précise que « le temps passé seul n’appelle pas forcément la solitude. Il pourrait être la clé pour mieux se connaître soi-même ».
« La croyance qui veut que les gens célibataires soient malheureux et solitaires… et ne désirent rien de plus que rencontrer l’âme soeur n’est rien d’autre qu’un mythe. »
Bella DePaulo
Lors de la American Psychological Association de 2016, le professeur Bella DePaulo a tenu une présentation : « Ce que personne ne vous a jamais dit sur les célibataires », où elle apportait les preuves que les célibataires éprouvaient davantage le sentiment d’auto-détermination, et qu’elles étaient plus enclines à expérimenter une évolution et un développement psychologique que les gens mariés. Mais la doctorante reconnaît malgré tout des carences dans l’étude des bénéfices psychologiques propres aux célibataires. Alors qu’elle combinait près de 814 études menées sur des célibataires, DePaulo a remarqué que la plupart d’entre ne les utilisaient que comme un moyen de comparaison avec les gens mariés : les études étaient vouées à mieux comprendre les gens mariés, et pas le célibat en lui-même.
Amis célibataires, rassurez-vous : le célibat est une force, et non une faiblesse. Ce n’est pas une malédiction, mais un choix. Ce n’est pas une affliction, mais un mode de vie. Soyez-en fiers, et bonne Saint Valentin !
Par Matthieu Garcia, le
Source: Business Insider
Étiquettes: amour, solitude, saint-valentin, couple, plaisir, celibat
Catégories: Actualités, Santé