Courant 2020, le gouvernement du Botswana avait annoncé la mort mystérieuse de centaines d’éléphants dans le nord-est du pays. De récentes recherches ont permis de confirmer la cause de cette hécatombe.
Une hécatombe sans précédent
Les défenses des 350 spécimens étant intactes, les autorités avaient à l’époque rapidement écarté la piste du braconnage. En raison de l’absence de signes cliniques habituellement associés aux maladies virales et bactériennes connues pour toucher les pachydermes (encéphalomyocardite, anthrax…), les algues toxiques figuraient en bonne place sur la liste des suspects potentiels, ce que l’analyse toxicologique des dépouilles semblait également indiquer.
Les rapports fournis par les laboratoires s’avérant relativement peu détaillés, des chercheurs botswanais et britanniques se sont récemment appuyés sur des données satellitaires et les analyses d’échantillons provenant de plusieurs points d’eau du delta de l’Okavango.
Ce minutieux travail d’investigation a révélé que les points d’eau les plus proches des carcasses avaient connu de multiples épisodes de prolifération algale en 2020, liée à des conditions climatiques inhabituelles. Cette année-là, la région avait enregistré des niveaux de précipitations remarquablement élevés, quand 2019 s’était révélée la plus sèche depuis des décennies.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science of The Total Environment, après leur exposition aux cyanobactéries (dans ce cas des algues bleues), les éléphants ont survécu un peu moins de quatre jours, parcourant une distance moyenne de 16,5 kilomètres.
La menace du changement climatique
Avec l’intensification du changement climatique, les scientifiques craignent que des hécatombes d’une ampleur similaire, voire supérieure, se multiplient dans les décennies à venir au Botswana, qui abrite la plus importante population d’éléphants d ‘Afrique.
« L’Afrique australe devrait devenir plus aride et chaude, avec des points d’eau asséchés pendant une bonne partie de l’année », écrivent les chercheurs. « Nos travaux mettent en évidence les effets négatifs potentiels du changement climatique sur la quantité et la qualité de l’eau, ainsi que leurs répercussions catastrophiques sur les animaux. »
En septembre, le Zimbabwe avait annoncé l’abattage de 200 éléphants pour nourrir sa population affamée par la sécheresse.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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