
Des marques caractéristiques identifiées sur une vertèbre cervicale indiquent que les anciens humains qui vivaient dans ce qui est aujourd’hui le nord de l’Espagne il y a 850 000 ans n’hésitaient pas à cannibaliser de très jeunes individus.
Un cas frappant de cannibalisme préhistorique
La découverte macabre est intervenue lors des fouilles de la grotte de Gran Dolina, dans le nord de l’Espagne. L’ensemble des ossements mis au jour ont été attribués à Homo antecessor. S’étant éteint il y a environ 770 000 ans, il s’agit à ce jour du plus ancien représentant de notre lignée découvert en Europe occidentale.
La majorité de ces témoignages présentaient des signes de boucherie, comparables à ceux trouvés sur les os de nombreux animaux préhistoriques, ainsi que les stigmates de morsures humaines. Parmi les 10 individus identifiés, un enfant âgé de 2 à 5 ans au moment de sa mort.
L’examen de ses restes a révélé que celui-ci avait été décapité. Des marques profondes de dents ont également été trouvées sur l’une de ses vertèbres cervicales. Selon Palmira Saladié et ses collègues, ce cas frappant de cannibalisme préhistorique montre que les enfants étaient alors traités « comme n’importe quelle autre proie ».
Cut marks on a child's cervical vertebra found at Atapuerca in Spain suggests Homo antecessor was indiscriminate about cannibalism victims. https://t.co/dFI63yYh62
— Live Science (@LiveScience) July 24, 2025
Des preuves directes
Ces différents ossements ont été exhumés de couches de sol datées de 850 000 à 780 000 ans, en faisant les plus anciens témoignages de présence humaine en Europe et de cannibalisme jamais documenté au sein de cette lignée.
Globalement, ces preuves directes de comportement anthropophage renforcent l’idée que H. antecessor ait été régulièrement amené à consommer ses semblables, à des fins de subsistance ou peut-être pour intimider des groupes rivaux et affirmer son territoire. « Ce que nous documentons aujourd’hui, c’est la continuité de ce comportement », souligne Saladié.
Bien qu’elle soit fouillée depuis trois décennies, Gran Dolina est encore loin d’avoir livré tous ses secrets. La découverte de nouveaux ossements pourrait bouleverser notre compréhension de la façon dont ces anciens humains vivaient et mouraient il y a près d’un million d’années.
En décembre dernier, des ossements vieux de 4 000 ans avaient révélé une violence inédite durant l’âge du bronze.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
Étiquettes: cannibalisme
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