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Pour la première fois, des bébés araignées filmés en train de dévorer leur mère

La faim justifie les moyens

bébés araignées
Trois adultes Stegodyphus dumicola — © Bernard Dupont / CC-BY

Tous les parents vous le diront. Élever des enfants demande beaucoup de temps, d’énergie et de ressources. Comble de « l’ingratitude », chez cette espèce d’araignée africaine, les mères sont purement et simplement dévorées par leur progéniture.

Une forme intrigante de matriphagie

Connue sous le nom de « matriphagie », cette forme de cannibalisme est observée chez différents invertébrés, mais c’est probablement chez Stegodyphus dumicola, espèce d’araignée observée en Afrique australe et centrale, qu’elle se révèle la plus intrigante.

Dans le cadre d’une nouvelle série documentaire de la BBC, des scientifiques ont été amenés à filmer pour la première fois ce processus macabre dans son intégralité.

Ne dépassant pas quelques millimètres de long, les bébés S. dumicola se distinguent par leur voracité. Peu après les avoir mis au monde, leur génitrice va littéralement les inviter à la manger en agitant sa toile de manière à imiter les mouvements d’un insecte piégé. Comparable à la clochette du dîner, ce signal va pousser les jeunes araignées à se ruer sur elle en nombre, et à consommer avidement ses tissus jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Contrairement à ce que cette fin violente semble suggérer, ces jeunes cannibales ne seront pas livrés à eux-mêmes. Au sein des colonies de S. dumicola, on estime que seules 40 % des femelles sont amenées à se reproduire, ce qui implique un grand nombre de « mères de substitution », qui se chargeront de les élever.

Des bénéfices clairs

Principaux bénéfices de la matriphagie chez cette espèce d’arachnide hautement sociale : un meilleur taux de survie et une croissance plus rapide des petits, qui n’auront pas à faire subir un tel traitement à leurs frères et soeurs.

Ceux-ci pourront par la suite « se faire la main » sur des proies plus massives que celles ciblées par leurs homologues n’ayant pas bénéficié d’un tel « coup de pouce maternel », développant ainsi précocement leurs talents de chasseur.

L’an passé, des chercheurs avaient documenté les premiers cas de cannibalisme chez des marsupiaux pratiquant des séances de sexe suicidaires.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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