Dans la filière de la production d’œufs, les poussins mâles sont considérés comme inutiles et on les destine alors à une triste fin : l’abattage. S’il existe plusieurs méthodes d’abattage des poussins mâles, le broyage est sans doute l’une des plus barbares et des plus cruelles d’entre elles. Heureusement, cette pratique sera bientôt interdite en France.
Un changement important dans le secteur de l’œuf
Premier exportateur d’œufs en Europe, on peut dire que la filière de la poule pondeuse est florissante en France. Malheureusement, il y a un revers à cette médaille : l’abattage de poussins mâles. Il est en effet estimé que plus de 50 millions de poussins mâles sont abattus annuellement en France. L’abattage des poussins mâles est le processus de séparation et de mise à mort des poussins indésirables (mâles et femelles en mauvaise santé), car ces derniers sont considérés comme inutiles, dans la mesure où ils ne pondent pas d’œufs et que seuls les reproducteurs sont nécessaires pour fertiliser les œufs.
Il existe plusieurs méthodes d’abattage de poussins dont la dislocation cervicale, l’asphyxie par le dioxyde de carbone, l’électrocution et la méthode la plus barbare : le broyage mécanique. Longtemps dénoncé par les défenseurs des droits des animaux, l’abattage de poussins a longtemps été un sujet de controverse. Mais cela va changer – du moins en France – puisque le gouvernement a décidé d’interdire cette pratique dans la filière de la poule pondeuse dans le pays. Le décret est déjà officiellement sorti dans le Journal officiel, mais les couvoirs et les éleveurs auront cependant jusqu’à la fin de l’année pour s’adapter.
Jusqu’au 31 décembre 2022, l’abattage de poussins mâles ne sera donc pas encore sanctionné, mais au-delà de cette date, la loi prévoit de lourdes amendes pour les contrevenants. Par ailleurs, les couvoirs ont également l’obligation de présenter des preuves certifiant leur transition vers des méthodes alternatives à l’abattage, a rapporté Le Monde. Malgré ce délai accordé par le gouvernement – ainsi qu’une subvention de 15 millions d’euros provenant de l’État – les couvoirs craignent encore que la transition soit trop rapide et que cela entraîne d’importants surcoûts pour le secteur, allant jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires de la filière.
Le sexage in ovo, la meilleure alternative à l’abattage de poussins
Mais, quelles que soient les inquiétudes des couvoirs, ils semblent vouloir faire preuve de bonne volonté et la transition est en marche. En ce qui concerne les alternatives à l’abattage de poussins, la méthode la plus populaire est le sexage in ovo. Il s’agit d’une technologie qui permet de déterminer le sexe du poussin quand il est encore dans l’œuf. Notons qu’il existe plusieurs méthodes pour connaître le sexe du poussin au cours de la période d’incubation, dont la détection de biomarqueurs dans l’œuf, la méthode PCR ou encore la spectroscopie.
En utilisant la technologie de sexage in ovo, les couvoirs peuvent ainsi éliminer les mâles avant l’éclosion, évitant ainsi de tuer inutilement les poussins. Quant à savoir ce qui arrive à ces œufs, ils peuvent être utilisés de différentes manières, notamment en les transformant en source alternative de protéine pour les animaux. Outre la méthode de sexage in ovo, une autre alternative à l’abattage de poussins consiste à laisser vivre les poussins, les engraisser et favoriser la production de poulets de chair mâles. Bien que cette méthode ne soit pas très populaire, elle est efficace, comme l’a démontré la société néerlandaise Kipster.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Le Parisien
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