Les députés britanniques ont récemment voté pour obliger leur gouvernement à dévoiler publiquement les détails de l’ « Opération Yellowhammer ». Il s’agit de documents gouvernementaux classés confidentiels, datés du vendredi 2 août 2019, qui rendent compte du pire scénario à prévoir dans le cas d’un Brexit sans accord. Cette sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne devrait s’effectuer le jeudi 31 octobre 2019.
Plusieurs secteurs seront ébranlés
Les documents gouvernementaux, rendus publics le mercredi 11 septembre 2019 après une fuite de quelques informations dans l’hebdomadaire Sunday Times du dimanche 18 août dernier, dressent un tableau assez préoccupant.
En effet, dans le cas d’une absence d’accord ou d’un « no deal » pour le Royaume-Uni, ce dernier se verra confronté à plusieurs difficultés, à court terme, selon Le Monde, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en vivres et en médicaments, la gestion des transports et le contrôle des frontières ainsi que de potentiels « désordres publics ».
« L’état de préparation du public et du secteur marchand (…) restera faible (…) en raison de l’absence d’une vision claire sur la forme de la sortie de l’Union européenne », relatent les documents.
A quoi s’attendre ?
En matière de contrôles à la frontière irlandaise, un projet britannique avait prévu de les supprimer. Toutefois, il s’avère que cela pourrait engendrer « d’importants risques sur les plans économique, juridique et de biosécurité » selon le rapport, car cette absence de contrôle pourrait donner naissance à un marché noir dans les communautés frontalières.
Par ailleurs, le rapport fait aussi état d’une autre situation inquiétante : le manque d’approvisionnement en produits d’assainissement des eaux qui pourrait affecter la santé de « centaines de milliers » de personnes. En parallèle, la Grande-Bretagne devra également faire face à un risque de ruptures d’approvisionnement de ses pharmacies et hôpitaux puisque « trois quarts des médicaments dans le pays transitent par le tunnel sous la Manche, où les embouteillages s’annoncent considérables » rapporte Le Monde.
Le gouvernement britannique se veut rassurant
De plus, le rapport souligne que cet encombrement des transports pourrait durer au moins trois mois et dépendra de l’amélioration du trafic des camions. Le Monde établit que ce trafic reprendrait au plus tôt début 2020 mais ne connaîtra une hausse que de 40 à 60 % de son niveau actuel. Le problème réside dans le fait que la plupart des chauffeurs britanniques ne sont pas prêts à passer les contrôles douaniers que la France instaurera à partir du vendredi 1er novembre 2019.
Autre problème, les documents déclarent qu’un Brexit sans accord pourrait engendrer quelques accrochages dans les zones de pêche entre pêcheurs britanniques et étrangers. Le rapport met ainsi en garde contre « une possible augmentation des désordres publics et des tensions communautaires ».
Malgré tout, le gouvernement britannique a réitéré qu’il est encore en train de mettre à jour le document. Le ministre chargé du Brexit, Michael Gove, assure également que ce rapport décrit juste « ce qui pourrait se passer dans le pire des cas ». Le gouvernement britannique se veut ainsi optimiste. Néanmoins, cela n’empêche pas les députés britanniques de se faire un sang d’encre et, si le rapport est véridique, leur inquiétude est bien fondée.
Par Arielle Lovasoa, le
Source: Le Monde
Étiquettes: union européenne, penurie, royaume-uni, grande-bretagne, brexit
Catégories: Actualités, Société