Descendant d’un clan ancestral et lui permettant de se transformer en dragon, Ryu se lance dans une quête personnelle qui va le propulser au coeur des conflits de son monde. Le premier Breath of Fire démarre avec un scénario typique de RPG, mais sans être dénué d’originalité dans son gameplay et ses spécificités. Tentant de se faire une place entre Dragon Quest et Final Fantasy, Breath of Fire reste l’une des séries phares des années 90.
Même si l’Europe n’a jamais eu la chance de connaître le premier épisode à l’époque de sa sortie en 1993, ce n’est pas le cas du public américain qui a permis à la série de se faire un nom en dehors du Japon à une époque où le RPG devient le genre favori de l’archipel. Les nouvelles capacités de la Super Nintendo permettaient alors aux développeurs de produire des jeux aux scénarios plus complexes et d’impliquer le joueur émotionnellement. Même si l’histoire de Breath of Fire est loin d’être aussi fine que celle d’un Final Fantasy V sorti peu avant, le jeu de Capcom réussit à séduire les joueurs grâce à des idées novatrices.
Une terrible guerre fait rage entre les Dragons Noirs et les Dragons Blancs. Alors que ces derniers semblent perdre le contrôle de la situation, Ryu entame une quête vengeresse pour sauver les siens. La particularité de Ryu ? Il se transforme en dragon ! Soudain, le joueur ne le dirige plus et rentre dans l’histoire de Nina, une princesse avec de grandes ailes blanches tentant de sauver son père aux portes de la mort. Le chemin des deux héros se croise lorsque Ryu vient la secourir d’une situation périlleuse et reste intimement lié jusqu’au bout de l’aventure où Nina joue un rôle clef.
Six autres personnages tous plus originaux les uns que les autres rejoindront le couple initial : Bo, un loup-garou capable de sorts très utiles, Karn, un voleur qui vous permettra d’accéder à des lieux autrement bloqués, Gobi, un homme-poisson (plus poisson qu’homme cela dit) qui vous fera découvrir la ville sous-marine, Ox, une bête à cornes qui possède la plus grande force du jeu, Bleu, une déesse mi-femme mi-serpent (oui, le jeu adore les mélanges) et finalement Mogu, une sorte de taupe anthropomorphique qui permet de creuser à certains endroits pour découvrir de puissants objets et magies.
Tout ce beau monde poursuit une quête classique, mais même si chacun des personnages est intéressant, leur utilisation en combat ne l’est pas forcément. Des personnages comme Gobi ne vous serviront pratiquement jamais et le jeu est parfois assez difficile pour ne pas s’amuser à utiliser les personnages les plus faibles. Les donjons eux-mêmes sont labyrinthiques et longs à finir. Le vrai plaisir du jeu se trouve dans l’exploration de son monde. Beaucoup de zones sont inaccessibles lors de votre premier passage et se révèlent peu à peu à vous lorsque vous y retournez avec de nouveaux personnages.
Même la carte du monde est largement en avance de la concurrence avec un cycle jour et nuit, une vraie topographie, une faune et une flore qui semblent vivantes, des zones secrètes à découvrir, le tout ayant un effet non seulement sur les monstres rencontrés, mais aussi sur les possibilités d’interactions avec les habitants des villes. Les graphismes sont honnêtes pour l’époque et la musique en totale adéquation avec le monde fantastique que vous parcourez. Au final, on prend plus de plaisir avec Breath of Fire en l’abordant comme un Zelda avec un monde grandiose qu’un Final Fantasy avec un système de combat engageant et une histoire captivante.
Malgré ses défauts scénaristiques et son manque de relief au niveau du système de combat, Breath of Fire a le mérite d’offrir une nouvelle approche du RPG en mettant l’accent sur d’autres éléments qui ont à leur tour inspiré d’autres franchises. Le premier épisode de Breath of Fire pave la voie pour les volets suivants alors que ces derniers ne se privent pas de parsemer les aventures de nombreux clins d’oeil au jeu auquel ils doivent tout. Selon vous, qu’est-ce que Breath of Fire a apporté au genre du RPG ?
Par Florent, le
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