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Des archéologues mettent au jour une ancienne boulangerie-prison à Pompéi

« C'est la face la plus violente de l'esclavage antique »

pompei
— Sailorr / Shutterstock.com

De récentes fouilles ont conduit à la mise au jour des vestiges d’une boulangerie-prison dans les ruines de Pompéi, décrite comme l’exemple le plus frappant de l’esclavage romain y ayant jamais été découvert.

Boulangerie-prison

La boulangerie exiguë, dont les petites fenêtres étaient munies de barreaux en fer, se trouvait à l’intérieur d’une villa de la zone Regio IX du parc archéologique de Pompéi. Selon les archéologues, sa découverte offre un nouvel aperçu du quotidien des esclaves romains, qui constituaient jusqu’à 20 % de la population de l’empire à son apogée, et dont le dur labeur a grandement soutenu l’essor économique.

Si la villa était en cours de rénovation, les restes de trois individus retrouvés dans l’une des pièces de la boulangerie indique qu’elle était occupée lors de la dramatique éruption du Vésuve en 79.

La propriété comprenait une partie résidentielle, dont les murs étaient ornés de fresques somptueuses, et la boulangerie, uniquement accessible via le hall principal de la villa, où les esclaves étaient contraints de moudre le grain nécessaire à la fabrication du pain. L’examen de ses sols a révélé la présence de marquages servant à coordonner les déplacements des esclaves et d’animaux dont les yeux étaient bandés.

« Il s’agissait de personnes asservies dont le propriétaire ressentait le besoin de restreindre la liberté de mouvement », explique Gabriel Zuchtriegel, directeur du parc archéologique de Pompéi. « C’est la face la plus violente de l’esclavage antique, celle dépourvue à la fois de relations de confiance et de promesses de manumission [affranchissement], ce que la sécurisation des quelques fenêtres par des barreaux de fer confirme. »

Chambres d’esclaves

Ces dernières années, les fouilles archéologiques réalisées à Pompéi ont conduit à la mise au jour de deux chambres d’esclaves dans le quartier de Civita Giuliana, situé à environ 700 mètres au nord-ouest des murs de l’ancienne ville romaine.

Si celles-ci illustrent les conditions de précarité et d’hygiène déplorables dans lesquelles la plupart d’entre eux vivaient, l’absence de chaînes ou de cadenas suggère que ce système de servitude reposait sur la pression sociale et hiérarchique (avec notamment des esclaves « vicarii » en supervisant d’autres) plutôt que des entraves physiques ou le recours à la violence.

Par Yann Contegat, le

Source: The Guardian

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