Amoureux(se) des chats et/ou passionné(e) par l’histoire égyptienne, ce dossier pourrait vous plaire ! Avez-vous déjà entendu parler de Bastet, de Tell Basta ou encore de Boubastis ? Tous ces noms sont reliés à l’Égypte ! Comment et pourquoi ? On vous le dit tout de suite !
Qui est Bastet ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, saviez-vous qu’il y a un nom pour les personnes qui aiment et qui sont passionnées par les chats ? Eh oui ! Ces personnes peuvent être qualifiées d’ailurophiles ! Ce mot découle du grec ancien ailouros, qui signifie « chat » et philos, qui désigne la personne qui aime. Sans plus tarder, remontons ensemble dans l’histoire de l’ancienne Égypte, à l’époque où l’on vouait des cultes aux divinités égyptiennes, parmi lesquelles se trouvait Bastet.
Bastet, ou encore Bast, est la déesse égyptienne de la joie du foyer, de la chaleur du soleil, de la maternité et la divine protectrice des femmes enceintes et des enfants. Elle avait d’abord été associée à une lionne mais, plus tard, elle fut finalement identifiée à la chatte.
Bien qu’elle fasse partie des déesses les moins connues du panthéon égyptien, elle n’en est pas moins la moins aimée des Égyptiens. Loin de là ! Hérodote, un historien et géographe grec, qualifié de « père de l’Histoire » par Cicéron, raconte d’ailleurs que le temple de la déesse Bastet, situé dans la ville de Boubastis, était « le plus beau temple du pays » et celui qui comptait également le plus de fidèles.
Si, au départ, Bastet était principalement vénérée dans la ville de Boubastis, son culte se propage ensuite dans tout le pays.
Comment les Égyptiens vénéraient Bastet ?
Chaque année, la ville de Boubastis donnait une grande fête en l’honneur de la déesse à tête de chat et avec un corps de femme. C’était un événement très attendu en Égypte et Hérodote en fait d’ailleurs une description très détaillée. Mais si les scientifiques ont longtemps attribué ces descriptions comme des inventions de l’historien, des preuves mises au jour par des archéologues modernes lui ont donné toute crédibilité.
Un culte de Bastet se tenait par exemple à Saqqarah, à la Basse époque. Et lorsque la fête de Bastet allait avoir lieu, les dévots se rendaient à la cité de Boubastis située à 80 km au nord-est du Caire en empruntant les voies fluviales. Hérodote raconte à ce propos :
Les chats étaient considérés comme des messagers
D’après l’historien, au moins 700.000 personnes, sans compter les enfants, festoyaient lors de ces événements et se pressaient pour honorer la déesse Bastet. L’historien ajoute :
« Les chats trépassés sont apportés à Boubastis où ils sont embaumés et enterrés dans des urnes sacrées. »
Notons que des milliers de chats furent enterrés dans les galeries souterraines de la ville et des environs pour, selon la croyance, qu’ils emportent le message de leur maître au royaume des dieux. Lorsque Henri Édouard Naville, un archéologue, avait mis au jour le site en 1887, il découvrait non seulement le temple principal de Boubastis, mais aussi les catacombes aux momies de chats et des chapelles pharaoniques.
Tell Basta ou Boubastis
Tell Basta est l’appellation arabe de la ville antique de Per Bast que les Grecs nommeront plus tard Boubastis. La ville est située dans le delta du Nil, à 80 km au nord-est du Caire qui est la capitale actuelle de l’Égypte.
Le site actuellement en ruine du sanctuaire de la déesse Bastet se trouve sur les lieux. Plusieurs chats momifiés y ont également été découverts. Bien que les ruines de Boubastis s’étendent sur 80 hectares environ, seule une partie est accessible pour les fouilles archéologiques, le reste des vestiges aurait été englouti sous les cultures ou recouvert par l’essor continu de l’actuelle ville de Zagazig, située au nord-ouest du site de Tell Basta.
Des trésors égyptiens continuent peu à peu à refaire surface
Justement, parmi ces vestiges engloutis, des ouvriers ont découvert un trésor de manière fortuite près des restes du temple en voulant construire un chemin de fer près de Tell Basta, en 1906, rapporte National Geographic.
Ce trésor, qui comportait des objets datant de la 19e dynastie, comprenait des artefacts inestimables comme une coupe en or qui avait la forme d’un pétale de lotus et qui portait le nom de la reine Taousert, l’une des épouses du pharaon Séthi II.
Plus tard, les ouvriers tombèrent encore sur de nouveaux artefacts, qui comprenaient cette fois-ci des bracelets en or portant le nom de Ramsès II. Mais certains des objets mis au jour ne venaient pas d’Égypte. Il est ainsi à supposer que l’Égypte était en relation avec d’autres pays et royaumes comme la Grèce, la Nubie ou encore les royaumes d’Anatolie. En tout cas, l’Égypte était loin d’être isolée.