Des chercheurs américains ont mis au point un procédé de chauffage et de refroidissement permettant de rendre le bois poreux, ouvrant la voie à son utilisation en tant qu’isolant thermique et acoustique.
Des propriétés isolantes décuplées
Si le bois fait partie des matériaux de construction les plus durables qui soient, il est généralement considéré comme un mauvais isolant. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Sustainability, Liangbing Hu et ses collègues de l’université du Maryland ont entrepris de changer cela, en le faisant bouillir dans une solution d’hydroxyde de sodium (afin d’éliminer la lignine et les hémicelluloses) puis en le laissant sécher à température ambiante pendant sept heures.
Un tel procédé a entraîné la formation de minuscules cavités de moins de 10 micromètres de diamètre, faisant passer la densité du matériau de 0,27 gramme à seulement 0,11 gramme par centimètre cube et triplant sa capacité d’isolation thermique, désormais équivalente à celle de la mousse de polystyrène expansé (PSE), couramment utilisé dans le secteur du bâtiment.
Les auteurs de l’étude ont également constaté que le nouveau matériau conservait une grande partie de la résistance du bois d’origine : les tests ont montré qu’il était environ sept fois plus résistant que la mousse de PSE, ce qui signifie qu’il pourrait être utilisé en tant que composant structurel et isolant combiné.
Le bois traité s’est également révélé 10 fois plus efficace pour bloquer le son que son homologue non traité, lors de tests à des fréquences comprises entre 500 et 2 500 hertz.
Un matériau se dégradant en toute sécurité en quelques mois
Si les expériences réalisées ont impliqué du bois de paulownia (Paulownia tomentosa), arbre à croissance rapide présent dans le monde entier, les auteurs de l’étude précisent qu’un large éventail d’espèces, dont le balsa, le tilleul et le pin, pourrait également convenir.
Selon Hu, un tel matériau pourrait réduire significativement les émissions de carbone associées à la construction de nouveaux logements (en remplaçant la mousse fabriquée à partir de pétrole), ainsi que les dommages environnementaux ultérieurs.
« L’élimination ou la mise en décharge des matériaux synthétiques, notamment des mousses polymères, à la fin de leur cycle de vie peut poser des problèmes environnementaux, car il faut des centaines, voire des milliers d’années pour que la plupart des plastiques se dégradent en raison de la stabilité des longues chaînes de polymères », explique le scientifique. « Notre bois isolant se dégrade en toute sécurité en quelques mois. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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Il aurait été important de préciser le prix de ce matériau. Car si il est hors de prix, il remplacera difficilement les solutions actuelles.