Élaborée par des chercheurs américains, une nouvelle recette de béton ouvre la voie au stockage à grande échelle des énergies renouvelables dans les murs des bâtiments.
Béton supercondensateur
On estime que la production de béton, matériau de construction le plus utilisé au monde, génère jusqu’à 8 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2). Afin de résoudre ce problème, une équipe du MIT en a créé un nouveau type aux propriétés impressionnantes.
En mélangeant du ciment à de l’eau et du noir de carbone, une substance à la consistance proche de la suie se révélant à la fois hautement conductrice et hydrophobe, elle a essentiellement obtenu un matériau supercondensateur. Capable de stocker efficacement l’électricité, celui-ci conserve la robustesse et la résistance de son équivalent conventionnel.
« Lorsque le mélange durcit, le noir de carbone se réorganise essentiellement en un réseau de fils ramifiés qui se faufilent à travers le matériau », expliquent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue PNAS. « Compte tenu de l’utilisation généralisée du béton à l’échelle mondiale, ce matériau a le potentiel d’être très compétitif et utile pour le stockage des énergies renouvelables. »
Bien que l’empreinte environnementale de l’incontournable ciment reste élevée, les autres matériaux utilisés pour créer le supercondensateur se révèlent abondants et peu coûteux, quand les batteries classiques intègrent des métaux rares dont l’extraction génère d’importantes quantités de gaz à effet de serre.
Plusieurs applications envisagées
Le nouveau béton pourrait être incorporé lors de la construction des infrastructures urbaines (bâtiments, ponts…), et essentiellement transformer les routes, reliées aux sources renouvelables conventionnelles, en « stations de recharge sans fil » pour les véhicules y circulant.
Selon les chercheurs, son intégration aux fondations des habitations permettrait de stocker l’énergie renouvelable excédentaire produite en journée, et de la réinjecter lorsque cela est nécessaire.
L’an passé, des chercheurs de l’université d’État de Washington avaient dévoilé un béton absorbant plus de CO2 qu’il n’en émet.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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