Les scientifiques ne peuvent que le constater : les plus vieux baobabs d’Afrique meurent de manière croissante depuis ces dix dernières années. Cette découverte navrante a été partagée dans une étude dans la revue Nature. On vous en dit plus.
Un effondrement d’arbres en une décennie
L’étude, qui a été menée sur pas moins de douze ans de recherches, décrit « un événement d’une ampleur sans précédent ».
« Avant de commencer nos recherches, nous avions été informés de l’effondrement du baobab Grootboom en Namibie mais nous pensions que c’était un événement isolé », indique Adrian Patrut, coauteur de l’étude, à l’AFP. Entre 2005 et 2017, sur soixante spécimens étudiés, « huit des treize plus vieux baobabs sont partiellement ou totalement morts. »
Ainsi, le baobab Sunland s’est effondré l’année dernière. Âgé de plus de 1 000 ans, il attirait les touristes curieux puisqu’il contenait un bar en son antre. Panke au Zimbabwe était âgé de 2 450 ans… Le baobab Chapman du Botswana a aussi terminé sa vie en 2016… « Il est choquant et spectaculaire d’assister au cours de notre vie à la disparition de tant d’arbres d’âges millénaires », explique le principal auteur de l’étude.
Le réchauffement climatique potentiellement responsable
La mort de ces monuments naturels historiques n’est pas encore expliquée. Les chercheurs écartent l’hypothèse d’une épidémie et se penchent vers le réchauffement climatique.
« La région dans laquelle les baobabs millénaires sont morts est l’une de celles où le réchauffement est le plus rapide en Afrique », indique Adrian Patrut. Or « les plus gros arbres, ont besoin de plus d’eau et de nutriments que les arbres plus petits, et sont les plus affectés par l’augmentation de la température et la sécheresse », poursuit-il.
Et il semblerait que ces disparitions soudaines ne soient pas des cas isolés dans le monde. Au Costa Rica par exemple, de nombreux arbres situés dans la forêts tropicales connaissent le même sort que les baobabs d’Afrique à cause de la hausse des températures.
Néanmoins, il faudra toutefois des recherches supplémentaires pour affirmer cette hypothèse. La mort naturelle est peu probable selon les chercheurs en raison de la multiplication des morts, mais surtout de la longue durée de vie de ces arbres.
Par Bérengère Condemine, le
Source: National Geographic
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