Les cétacés se déplacent souvent en groupes lors de leur migration. Cette migration est rythmée par le besoin de trouver des aires d’alimentation riches ou par la reproduction. Les baleines sont donc des animaux migrateurs naviguant entre les eaux froides pour se nourrir, et les eaux chaudes pour se reproduire. Cependant, de plus en plus de cétacés s’échouent sur les côtes. Et les raisons des échouages collectifs sont diverses : leader malade ou sonar militaire. Cependant, il se pourrait que ces échouages massifs soient dus à une autre cause : les tempêtes solaires. Cette hypothèse avait déjà été émise par Klaus Heinrich Vanselow et publiée dans la revue International Journal of Astrobiology. En effet, en 2017, le scientifique avait supposé – après l’étude d’une série de 29 échouages de cachalots – que les ondes magnétiques produites par les tempêtes solaires induiraient en erreur les cétacés.
Des anomalies magnétiques induiraient en erreur les cétacés
L’hypothèse soumise par Klaus Heinrich Vanselow – en lien avec un précédent travail – était que les tempêtes solaires perturbaient non seulement le champ magnétique terrestre, mais aussi « le sens magnétique » des cétacés. De ce fait, les éruptions solaires mèneraient les cétacés sur le mauvais chemin. Selon Klaus Heinrich Vanselow, cette hypothèse s’appuierait sur plusieurs éléments.
Le premier est que les tempêtes solaires peuvent perturber le champ magnétique terrestre pendant près d’un jour. A court terme, ce phénomène engendre donc des modifications de latitudes magnétiques, correspondant à des déplacements pouvant atteindre 460 kilomètres. De plus, « nombre de ces perturbations sont d’une ampleur similaire à des anomalies géomagnétiques plus permanentes ». En somme, ces anomalies magnétiques ont la même amplitude et le même diamètre – 50 à 100 kilomètres – que les structures géologiques qui forment l’océan.
De plus, les cachalots parcourent en moyenne 100 kilomètres par jour. Une anomalie magnétique due à une éruption solaire peut durer une journée. Elle possède une amplitude de près de 100 kilomètres. Donc il serait possible que ce phénomène puisse interférer dans la navigation des cachalots. Et ils « peuvent donc être incapables de faire la distinction entre ces phénomènes ». Jusqu’ici, cela n’était qu’une simple hypothèse.
Une hypothèse confirmée
Lors de la réunion de la Society for Integrative and Comparative Biology, des chercheurs ont présenté de nouveaux résultats. En prenant en compte les échouages de baleines grises sur la côte ouest des Etats-Unis entre 1985 et 2018, les scientifiques en ont déduit que les baleines grises en bonne santé avaient plus tendance à s’échouer lors d’éruptions solaires ou de taches solaires. Ces données corroborent l’hypothèse émise par Klaus Heinrich Vanselow.
D’après les chercheurs, menés par Jesse Granger, biophysicien en conservation à l’université Duke, en Caroline du Nord, les baleines grises auraient cinq fois plus de chances de s’échouer les jours où le bruit de la radiofréquence – due aux tempêtes solaires et au changement magnétique terrestre – était plus fort. De ce fait, les baleines seraient induites en erreur sur le chemin migratoire à prendre, à cause d’orages magnétiques.
Cependant, nous ne savons pas encore si les cétacés possèdent réellement un sens « magnétique ». Et « plus de travail sera nécessaire pour déterminer si les tempêtes affectent la navigation des baleines ou ont un autre effet ».
Par Manon Fraschini, le
Source: Live Science
Étiquettes: baleine, sciences, tempête solaire, étude
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Les infrasons générés par les parcs éoliens offshore sont une cause beaucoup plus probable de ces échouages massifs de cétacés comme en témoignent les nombreux échouages tout autour de la mer du nord.