En 2012, un cargo de la CMA-CGM qui effectuait un voyage de Marseille jusqu’en Tunisie avait percuté une baleine. Coincé à la proue, le mammifère marin a été retrouvé sans vie lorsque le navire a accosté dans le Grand port maritime de Marseille. Chaque année, de nombreux cétacés meurent dans les mêmes circonstances. Pour limiter les pertes, un logiciel pour signaler la présence des animaux à proximité est désormais disponible. Malheureusement, encore très peu de bateaux en sont équipés.
Un logiciel simple d’utilisation
Repcet (Repérage de cétacés) est l’unique dispositif existant permettant aux bateaux de localiser les cétacés. Disponible en location, ce dernier coûte entre 280 et 380 euros par mois et par navire. Gabriele Campoccio, commandant d’une compagnie étrangère ayant installé le dispositif sur quelques-uns de ses bateaux, a indiqué que le système était très simple d’utilisation.
« Il suffit d’indiquer la position du cétacé sur l’écran tactile, de renseigner s’il s’agit d’une baleine à bosse, d’un rorqual ou d’un cachalot, et une zone de risque est aussitôt créée », explique-t-il. En revanche, il serait beaucoup moins pratique la nuit. À l’exception de certaines nuits d’été, il serait impossible de voir les cétacés.
Le dispositif est obligatoire pour certains bateaux en France
D’après l’association Souffleurs d’écume, seuls 39 bateaux sur 80 en France sont équipés du Repcet à l’heure actuelle. Et pourtant, la loi pour la biodiversité impose aux bateaux français mesurant plus de 24 mètres et circulant régulièrement dans les zones Pelagos, l’aire protégée la plus large de la Méditerranée, de s’équiper de ce logiciel. La loi en question est en place depuis 2 ans, toutefois elle n’est pas respectée par tous.
Marion Leclerc, membre de l’association scientifique pour la conservation des cétacés, a récemment indiqué que les collisions avec les bateaux étaient responsables de plus de 30 % des morts non naturelles des cétacés.
Le non-respect de cette loi serait encore compréhensible pour les petites compagnies qui effectuent uniquement des traversées vers les îles puisque ça représente un coût. En revanche, il n’y a aucune excuse pour les compagnies avec plus de moyens. En 2018, un total de 1 823 observations de cétacés a été transmis au serveur Repcet, soit deux fois plus que l’année précédente.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
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