— Kateryna Kon / Shutterstock.com

La sélection naturelle s’est imposée comme celle qui expliquait le mieux l’évolution des espèces. Le modèle darwinien souligne que les mieux familiarisées survivent aux changements tandis que les plus faibles disparaissent. L’Homme a cependant réussi à surpasser cette théorie de la sélection naturelle grâce à son intelligence et à sa faculté d’adaptation. L’espèce humaine a ainsi réussi à survivre malgré un environnement hostile. Le système collaboratif a également aidé les bactéries à s’adapter aux changements.

Les chercheurs de l’université de Copenhague (Danemark) ont en effet partagé leur étude dans la revue ISME Journal publiée le 27 août 2019. Ils ont expérimenté des communautés de bactéries placées dans une zone restreinte où l’environnement est hostile. Les chercheurs avaient conclu que les bactéries adoptaient la collaboration au lieu de s’entretuer. Elles devenaient plus productives et plus résistantes aux antibiotiques et aux prédateurs.

Les bactéries arrivent donc à communiquer entre elles et les plus faibles ne disparaissent pas comme le souligne la théorie de la sélection naturelle. La découverte de ce système de collaboration pourrait être une avancée majeure dans le domaine de la biotechnologie.

La faculté d’adaptation des bactéries

Bien que la résistance des bactéries aux antibiotiques ne soit plus un secret, leur collaboration est une découverte. Jusqu’à l’expérimentation du biologiste Johannes Sørensen et de ses collègues, certains chercheurs ont toujours affirmé que les bactéries adoptaient le mode compétitif. Leurs interactions se soldaient pour eux par un échec.

Dans Futura Planète, Sørensen souligne que : « Lorsque les bactéries sont saines, elles produisent plus de biofilm et deviennent plus fortes et plus résistantes. » Les communautés de bactéries placées sur une feuille de maïs avaient ainsi produit 300 fois plus de biofilm grâce à leur collaboration. Elles s’étaient ainsi montrées plus résistantes face aux stress environnementaux.

Les espèces les plus faibles sont mises à l’écart pour qu’elles puissent développer des compétences. Tout comme l’idée du travail à la chaîne d’Henri Ford, les bactéries avaient chacune leurs tâches au sein de la communauté. De plus, Sørensen et ses collègues expliquent que de leur collaboration découle la création de nouvelles compétences.

Les bactéries communiquent et interagissent

C’est par le processus appelé quorum sensing qui est en rapport avec les molécules chimiques que les bactéries arrivent à communiquer. Seuls 10 % des bactéries ne peuvent pas vivre en communauté, le reste en a besoin pour se renforcer et résister aux stress environnementaux. Certaines espèces (Streptococcus oralis et Actinomyces naeslundii) sont d’ailleurs plus dépendantes que d’autres pour se développer.

La découverte de Sørensen et ses collègues dépasse le cadre des débats entre chercheurs, elle a une portée significative sur le développement des applications biotechnologiques. Reste à savoir si cette collaboration innée entre les bactéries peut être reproduite en laboratoire. 

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